Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé mardi la création d'un poste de responsable de la sécurité des véhicules, après le rappel de plus de 3,4 millions de ses voitures en Amérique du Nord en un peu plus d'un mois.

La patronne du groupe Mary Barra a en outre indiqué qu'elle était prête à expliquer aux élus du Congrès américain le principal défaut repéré dans la plupart de ces véhicules, un défaut de la clef de contact qui a été lié à une douzaine de décès.

«Clairement des vies ont été perdues et des familles ont été affectées et ça c'est très grave», a déclaré Mme Barra lors d'une rencontre avec la presse à Detroit. «Nous voulons présenter nos sincères condoléances à ceux qui ont perdu quelqu'un», a poursuivi Mary Barra, dont les propos étaient rapportés par l'agence Dow Jones.

La patronne de GM, qui répondait pour la première fois aux questions de la presse sur cette affaire, s'est cependant abstenue de reconnaître la responsabilité de GM dans ces accidents mortels.

Elle a précisé qu'elle se rendrait «probablement» à Washington pour répondre aux questions des élus du Congrès sur ces rappels jugés tardifs.

Elle a aussi promis des changements, à commencer par le poste de responsable de la sécurité nouvellement créé. Celui-ci sera occupé par Jeff Boyer, 58 ans, un pur produit de GM, qui rendra directement compte à Mary Barra.

«Ce nouveau rôle élève et intègre les procédures de sécurité sous la responsabilité d'une seule personne, avec pour objectif de faire de GM une nouvelle référence en termes de sécurité des consommateurs», a-t-elle souligné dans un communiqué.

Cette décision est la plus importante prise par Mme Barra depuis l'éclatement de l'affaire des rappels de voitures à la mi-février.

Depuis cette date, le premier constructeur américain a rappelé en trois fois au total plus de 3,4 millions de véhicules, essentiellement en Amérique du Nord.

Les deux premiers rappels, intervenus le 12 et le 26 février, sont dus au défaut sur la clef de contact.

Ces problèmes mécaniques vont lui coûter 300 millions de dollars au premier trimestre, selon une estimation dévoilée lundi.

Empêtré dans ce mauvais scénario, GM essaie de sauver sa réputation en évitant les erreurs de son rival Toyota il y a quelques années.

Le constructeur nippon avait connu une crise majeure en 2009 et 2010, lors d'un rappel en urgence de près de 9 millions de voitures dans le monde, notamment aux États-Unis, à cause de problèmes de pédales d'accélération pouvant se bloquer et de freins réagissant tardivement, qui avaient également été liés à des décès. Sa réputation de constructeur fiable en avait été entachée.