Igor Komarov, président du constructeur russe Avtovaz, dont Renault-Nissan est en train de prendre le contrôle, va quitter l'entreprise pour diriger l'industrie spatiale russe et redresser ce secteur stratégique, a rapporté lundi le quotidien russe Kommersant.

Selon le journal, qui cite des sources non identifiées, le Kremlin et le gouvernement se sont mis d'accord sur le nom de cet homme âgé de 49 ans, qui a sorti de la crise le fabricant des populaires Lada, pour prendre la tête de la holding ORKK, qui doit être créée pour regrouper les entreprises présentes dans l'industrie spatiale.

Sa nomination arrive cependant à un moment délicat pour le premier constructeur russe, qui vient de renouer avec les pertes.

Elle doit intervenir dans le cadre d'une vaste réforme du secteur spatial, très symbolique en Russie et qui a subi ces dernières années une série d'échecs, notamment l'explosion d'une fusée Proton à son décollage le 2 juillet.

Les autorités vont également nommer le vice-ministre de la Défense Oleg Ostapenko à la tête de l'agence spatiale russe Roskosmos à la place de Vladimir Popovkine, a ajouté Kommersant.

Contactés par l'AFP, Avtovaz et Renault ont indiqué ne pas commenter ces informations.

«Komarov n'est pas le genre d'homme qui reste longtemps à la même place. Il a sorti l'entreprise de la crise et il est temps pour lui d'aller de l'avant», a indiqué à l'agence Ria-Novosti une source dans l'industrie automobile.

Le patron de l'alliance Renault-Nissan «Carlos Ghosn ne sera pas content d'une telle perte», a-t-elle ajouté.

Selon Kommersant, Igor Komarov s'est attiré la confiance de Vladimir Poutine pour son travail à la direction du premier constructeur automobile russe, très endetté et qui subissait de lourdes pertes quand il en a pris les rênes en 2009.

Le marché automobile russe s'effondrait alors, sur fond de crise économique mondiale. Il s'est depuis redressé et a atteint le niveau record de 2,9 millions d'unités en 2012, avant de commencer à se replier début 2013.

Avtovaz a subi sur le premier semestre un plongeon de 10 % de ses ventes et enregistré une perte nette de 2,6 milliards de roubles (60 millions d'euros), contre un bénéfice net de 27,4 milliards de roubles (626 millions d'euros) un an plus tôt.

En décembre, l'alliance Renault-Nissan a signé la prise de contrôle d'Avtovaz, qu'elle doit boucler d'ici la mi-2014. Elle prévoit d'atteindre pour les trois marques 40 % du marché automobile russe d'ici à 2016 contre 30 % fin 2012.

Le patron du groupe franco-japonais, Carlos Ghosn, a pris cet été la présidence du conseil d'administration du constructeur russe, mais a toujours affirmé sa confiance en M. Komarov pour en assurer la direction opérationnelle.