L'agence fédérale allemande pour l'automobile (KBA) appelle la Commission européenne à mener des examens sur le nouveau gaz réfrigérant homologué dans l'Union européenne pour la climatisation des voitures dont la sécurité a été mise en cause par le constructeur Daimler.

La KBA, chargée de l'homologation et de la sécurité des véhicules en Allemagne, dit avoir envoyé à la Commission les résultats préliminaires de l'étude qu'elle a réalisée sur le gaz en question.

Dans son courrier, elle « recommande avec insistance à la Commission européenne de mener des investigations supplémentaires pour pouvoir mieux évaluer les risques potentiels de l'utilisation du gaz réfrigérant R1234yf dans la climatisation de véhicules », indique-t-elle dans un communiqué publié jeudi.

La KBA a organisé des tests d'impact après avoir eu connaissance à l'automne 2012 du résultat des tests menés par le constructeur allemand Daimler. Le fabricant des Mercedes-Benz affirme que le nouveau gaz, produit par les groupes de chimie américains Dupont et Honeywell, présente un risque pour la sécurité et un caractère inflammable en cas de collision.

Les premiers tests d'impact conduits par l'agence allemande avec des véhicules commercialisés avec le gaz R1234yf n'ont pas montré « de preuves suffisantes d'un danger grave au sens de la loi de sécurité des produits », souligne la KBA dans son communiqué.

Toutefois, lors d'examens complémentaires, elle a constaté dans deux cas la présence de fluorure d'hydrogène et dans un cas un embrasement, « qui démontrent les risques du gaz réfrigérant ».

« Des tests de comparaison avec l'ancien gaz réfrigérant R134a n'ont au contraire conduit à aucun scénario de mise en danger », a ajouté la KBA, qui ne donne pas encore les résultats définitifs de son étude, qu'elle présentera à l'automne.

Le gaz R1234yf est au centre d'un différend franco-allemand.

Arguant des risques constatés par lui, Daimler a refusé de se conformer à la réglementation européenne, qui oblige depuis le 1er janvier tous les constructeurs à équiper les systèmes de climatisation de leurs nouvelles gammes pour pouvoir utiliser ce gaz, nettement moins polluant que son prédécesseur.

La KBA a ensuite accepté d'homologuer les nouveaux modèles de Mercedes dotés de l'ancien gaz réfrigérant, une autorisation qui a en théorie une portée européenne, mais que la France a rejetée en procédant à un gel des immatriculations des Mercedes Classe A, B, CLA et SL depuis la mi-juin.

Mercedes a déposé début août un recours devant le Conseil d'État contre ce blocage des immatriculations par l'État français. Le Conseil d'État doit l'examiner le 23 août, a appris jeudi l'AFP.

La Commission européenne a par ailleurs demandé à Berlin d'expliquer pourquoi la KBA avait donné l'autorisation de commercialiser les modèles Mercedes-Benz concernés.