Les ventes automobiles aux États-Unis ont enregistré leur meilleur mois de juillet depuis sept ans, grâce au rebond de la construction qui dope les achats de pick-ups et d'utilitaires.

La reprise de la construction de logement, les taux d'intérêt toujours bas même s'ils remontent, et le boom de l'extraction du gaz et du pétrole de schiste aux États-Unis soutiennent depuis plusieurs mois les ventes automobiles du pays, faisant du secteur l'un des moteurs de la croissance du PIB américain et dopant les ventes de pick-ups, véhicules utilitaires et gros 4x4 chez tous les constructeurs.

« Nous continuons à observer de fortes ventes de détails, particulièrement dans les SUV et pick-ups », a ainsi commenté le directeur des ventes aux États-Unis de Chrysler, Reid Bigland, faisant écho à des propos retrouvés chez tous les constructeurs.

« Des ventes sectorielles solides en juillet (...) démontrent que l'économie redémarre », a estimé Bill Fay, l'un des responsables de Toyota aux États-Unis.

Avec des ventes sectorielles annualisées et corrigées des variations saisonnières (SAAR) estimées par les constructeurs autour de 16 millions de véhicules, l'industrie automobile retrouve des volumes qu'elle n'avait plus vus depuis 2007, avant la crise financière et économique. Celle-ci avait fait plonger les ventes sous le seuil de 10 millions de véhicules SAAR, entraînant au passage les faillites de GM et Chrysler et une radicale restructuration des constructeurs, qui ont licencié des dizaines de milliers de personnes.

Le numéro un américain General Motors (GM) a affiché jeudi la plus forte progression des « trois grands » de Detroit, l'épicentre de l'industrie automobile américaine, avec 234 071 véhicules écoulés le mois dernier soit un bond de 16%.

« Pour GM, juillet a été le mois le plus équilibré de l'année (...): les véhicules lourds ont eu du succès, mais les petites voitures et les familiales aussi », s'est félicité le groupe, précisant que ses ventes de pick-ups ont bondi de 44% sur un an depuis le début de l'année.

Autre fait notable: « l'émergence de Cadillac », la marque haut de gamme de GM, « comme un vrai acteur du segment du luxe a également joué un rôle clé », ont commenté les analystes de KBB, cabinet spécialisé dans l'automobile, relevant que le lancement réussi des nouveaux modèles ATS et XTS ont poussé les ventes de Cadillac (en hausse de 16% le mois dernier).

Ford, numéro deux américain, a écoulé 193.715 véhicules le mois dernier (+11%), les ventes de pick-ups et SUV ayant progressé plus que celles des petites voitures.

La marque du même nom a enregistré une progression de près de 12% mais celle de luxe Lincoln reste à la traîne (-0,8%).

Le Japonais Toyota, numéro un mondial et troisième acteur du marché américain, a annoncé des ventes en hausse de 16,5% sur un an dans des résultats préliminaires.

Les ventes de Chrysler, troisième constructeur américain et désormais filiale de l'italien Fiat, ont également progressé de 11% à 140 102 unités.

C'est le « meilleur mois de juillet depuis 2006 », se félicite le groupe. Les ventes ont bénéficié des bonnes performances de la marque Dodge (+18%) et de celle de véhicules lourds et utilitaires (pick up, gros 4x4...) RAM (+31% sur un an), tandis que la marque de berlines Chrysler a cédé 4% sur un an.

La mini Fiat 500 a enregistré des ventes en hausse de 2% tout comme celles de Jeep.

Enfin, le constructeur japonais Nissan a publié des ventes en hausse de 11% également pour juillet à 109 041 unités, un record pour juillet.