Une organisation américaine de défense des libertés civiles affirme que les forces policières de tout le pays amassent des millions de données numériques sur les déplacements des véhicules qui circulent aux États-Unis, obtenues grâce à des scanneurs automatisés.

Dans un rapport publié mercredi, l'American Civil Liberties Union (ACLU) affirme avoir découvert l'existence de dizaines de milliers de scanneurs automatisés répartis un peu partout sur le territoire américain.

Ces scanneurs sont installés sur des véhicules de police, des ponts ou des édifices, et permettent d'enregistrer la plaque d'immatriculation et des images des véhicules qui passent ou qui sont garés. Les forces policières envoient ensuite ces informations dans des banques de données qui peuvent être consultées des semaines, voire des années plus tard.

Cette surveillance, qui s'applique à tous les véhicules portant une plaque d'immatriculation, permet notamment aux autorités de savoir où une personne s'est rendue durant une journée précise, même si cette personne n'a rien fait de mal.

Les responsables de l'application de la loi affirment que cette pratique est légale et qu'elle permet d'appuyer les policiers dans leur travail.

L'approbation d'un juge est nécessaire pour suivre un véhicule avec un système satellite, a statué la Cour suprême des États-Unis en 2012. Mais le réseau de scanneurs automatisés permet aux policiers de surveiller les déplacements d'un automobiliste, parfois plusieurs fois dans une journée, sans trop de restrictions juridiques.

L'ACLU estime que le réseau de scanneurs constitue «une image en haute résolution de nos vies».

«Il y a une question fondamentale à se poser: allons-nous vivre dans une société où ces vastes systèmes de surveillance deviendront la routine?», a lancé Catherine Crump, une avocate de l'ACLU.

L'organisation estime que des règles plus strictes sont nécessaires en matière de surveillance automobile. Elle demande aux forces policières de supprimer immédiatement toutes les données qui ne sont pas liées à un crime.