La question de la vitesse illimitée sur les autoroutes a ressurgi mercredi en Allemagne, pays où l'automobile est reine, avec une proposition du chef des sociaux démocrates Sigmar Gabriel d'un plafonnement à 120 km/h, immédiatement critiquée de toute part.

«J'estime judicieux une limitation à 120 km/h sur les autoroutes car toutes les statistiques montrent que cela diminue le nombre de morts et d'accidents graves», a assuré le président du parti social-démocrate (SPD) dans un entretien au quotidien régional «Rheinische Post».

«Le reste du monde fait ça depuis longtemps», a-t-il ajouté alors que parmi les clichés généralement cités sur l'Allemagne figure souvent sa vitesse illimitée sur les autoroutes.

Mais cette prise de position a immédiatement été rejetée dans les rangs mêmes de son parti, notamment par le candidat SPD à la chancellerie pour les élections législatives de septembre, Peer Steinbrück.

«Sur une grande partie du réseau routier allemand, nous avons déjà une limitation de vitesse», a argumenté M. Steinbrück, à la télévision publique régionale WDR. Il a ajouté ne pas vouloir «attiser à nouveau» le débat.

Le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert, a également souligné qu'Angela Merkel n'avait pas l'intention d'introduire une limitation de vitesse sur les autoroutes allemandes où il n'est pas rare de voir des automobilistes franchir largement les 200 km/h.

Le ministre des Transports, Peter Ramsauer, a également fait savoir qu'il était contre, et argué du fait que les accidents les plus graves ne se produisaient pas sur les autoroutes, mais sur les routes nationales ou départementales.

Les Verts, qui souhaitent avec le SPD battre la coalition libérale-conservatrice d'Angela Merkel lors des législatives, ont inscrit dans leur programme électoral l'instauration d'une limite à 120 km/h sur les autoroutes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Mais c'est le seul mouvement politique à militer en ce sens.

L'absence de limite de vitesse sur une partie du réseau, fait unique parmi les pays industrialisés, mais très populaire dans l'opinion allemande, semble rester intouchable au pays des Audi, BMW, Mercedes et Porsche.