Le président Poutine n'aime pas la limousine à l'allure rétro que lui a livré le constructeur Zil. Il veut une voiture moderne et et efficace, pas une limousine qui a l'air de sortir d'un film sur la Guerre Froide.

Le leader russe réclame rien de moins qu'une Perestroïka ("modernisation" ou "restructuration") automobile: il a ordonné à Zil de recommencer à zéro.

Jadis, dans le temps de l'URSS, les locataires du Kremlin se déplaçaient à bord d'épouvantables limousines Zil qui avaient l'air de corbillards et dont les gros moteurs gros buveurs faisaient plus de boucane qu'un crématorium. C'était parfait pour la gérontocratie conservatrice et austère qui dirigeait l'URSS au début des années 80, durant les derniers jours du long règne de Léonid Brejnev.

Depuis la chute du régime communiste, les apparatchiks russes y compris le président et le premier ministre roulent en Mercedes et en BMW. Mais le très nationaliste président Vladimir Poutine, sensible aux apparences, veut mettre un terme à cela et a réclamé une limousine présidentielle 100 % russe. Zil, qui fait surtout dans le min-bus et le camion lourd ces dernières années, a ressorti de vieux dessins de ses cartons et livré une Zil-4112P trop néo-soviétique même pour l'ancien cadre du KGB qu'est Poutine.

Une auto moins rustre pour l'autocrate russe

Le quotidien Moscow Times rapporte que le tsar Poutine n'est pas content du tout et qu'il ne veut plus jamais la voir dans l'entrée du Kremlin. L'autoritaire président russe veut une voiture moderne et et efficace, pas une limousine qui a l'air de sortir tout droit d'un film sur la Guerre Froide. Il réclame rien de moins qu'une pérestroïka ("modernisation" ou "restructuration") automobile : il a ordonné à Zil de recommencer à zéro.

Dans un élan de concurrence peu commun en Russie, les constructeurs automobiles GAZ (qui fait la Volga) et Marussia (qui fait des exotiques) ont flairé une occasion de piquer le contrat à Zil et font des offres non sollicitées au Kremlin. Zil, sentant cette commande de prestige lui échapper négocie avec Peugeot-Citroën pour fabriquer en Russie la Citroën C9, qui ferait peut-être l'affaire. Marussia s'est alliée au site automobile CarDesign.ru et lancé un appel à tous les designers automobiles de Russie et d'ailleurs. Ils ont lancé le concours : « Une voiture pour le président ».

Lénine, Staline, Kossyguine, Poutine, Valvoline...

Certaines sont très originales et ont des lignes de concept-car tellement basses qu'on imagine mal un président russe s'y assoir, même le président Poutine, qui est décidément un modèle compact, dans la tradition de ses prédécesseurs de petite taille comme Lénine, Staline et Kossyguine.

Parmi les concept-limos inscrites au concours, certaines sont des copies de limousines à l'américaine, peu susceptibles de plaire au président Poutine dans sa quête d'une voiture présidentielle incarnant l'esprit russe.

Mais certaines ont beaucoup de panache et un petit je-ne-sais-quoi de slave qui plaira peut-être au président russe.

On peut les voit toutes au bas de cette page du site internet russe CarDesign.ru.