On ne sait pas toujours ce que mijote Sergio Marchionne, mais une chose est sûre: il prépare la rentrée d'Alfa Romeo en Amérique du Nord. Le grand patron de Fiat l'officialisera de belle manière lors de son passage au salon de Genève, le mois prochain, en découvrant la 4C. Ce coupé sport à moteur central nous sera en effet destiné et marquera du coup le retour officiel de la marque italienne de ce côté-ci de l'Atlantique après une absence de près de 25 ans.

Par rapport à l'étude éponyme présentée il y a deux ans, le modèle de série à très peu changé. Râblée, cette Alfa est sculptée dans ses moindres détails et paraît plus imposante qu'elle ne l'est réellement. Pour preuve, elle fait moins de 4 mètres de long, soit sensiblement la taille d'une Mazda 2.

La partie avant, très offensive comme en fait foi le capot nervuré et la calandre qui tombe à pic entre les prises d'air en forme de moustaches. Les phares, montés à la verticale sur le galbe des ailes, ne sont pas sans rappeler ceux de la «33 Stradale» construite (18 unités seulement) dans les années 60.

Avec la 4C, Alfa Romeo entend mettre un peu de Dolce Vita au sein d'une catégorie jusqu'ici largement dominée par les Allemands. Lorsqu'elle fera son apparition sur les marchés canadiens et américains en 2014, la 4C aura pour principales rivales les Audi TT, BMW Z4, Mercedes SLK et autres Porsche Cayman.

Pour contrer l'hégémonie allemande, Alfa Romeo entend bien sûr jouer sur sa latinité, ses attributs physiques, sa mécanique brillante, son comportement routier sportif, mais aussi - c'est nouveau - sur sa conception avant-gardiste. En effet, cette propulsion fait largement usage de la fibre de carbone pour se démarquer de la concurrence actuelle. Ce composite à la fois souple et résistant (cher aussi) permettra à la 4C d'être aussi légère qu'une Smart.

Pour entraîner les roues arrière motrices de ce biplace, Alfa aura recours à un moteur suralimenté par turbocompresseur de 1750 cc. Ni la puissance ni le couple n'ont été communiqués, mais la marque milanaise donne un indice en indiquant que le rapport poids/puissance sera inférieur à 4 kilogrammes par cheval-vapeur. À cette mécanique nouvelle, Alfa greffe une boîte à double embrayage également nouvelle. Celle-ci permettra le passage des rapports à l'aide de palettes au volant. La 4C proposera aussi un châssis actif qu'il sera possible de modifier - comme chez Ferrari - à l'aide d'une molette. La marque milanaise promet quatre modes, dont un «race» destinée à un usage sur circuit.

Produite dans les ateliers de Maserati - autre filiale du groupe Fiat -, la 4C ne fera vraisemblablement pas vieux os au sein de la gamme. Alfa Romeo prévoit en effet en fabriquer 2000 unités. De ce nombre, on estime que 300 traverseront l'Atlantique vers l'Amérique. Le prix de cette «bella machina» n'a pas été encore annoncé, mais tout laisse croire qu'il sera supérieur à 80 000$CAN.