Des coussins gonflables contrefaits ont mis en alerte les autorités américaines mercredi. Au Canada, on ignore si le problème touche des véhicules, mais on recommande la prudence.

La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a prévenu mercredi que des milliers de voitures dont les coussins gonflables ont été remplacés au cours des trois dernières années à la suite d'un accident étaient potentiellement équipées de coussins contrefaits. Cet avertissement est l'effet immédiat des essais menés par cette agence du département américain des Transports qui ont démontré que ces faux coussins peuvent ne pas se déployer ou se déployer incorrectement.

«Bien que la portée et l'ampleur du problème des coussins gonflables contrefaits sont incertaines à partir des données actuellement disponibles, la NHTSA a identifié certains modèles et marques de véhicules pour lesquels ces coussins sont disponibles. Elle estime que le problème affecte moins de 0,1% des véhicules américains. Seuls les véhicules dont le coussin a été remplacé ces trois dernières années par un atelier de réparation non membre d'un réseau de concessionnaires peut être à risque», informe la NHTSA dans un communiqué.

L'organisme n'a rapporté aucun blessé ou décès relatif à ces sacs contrefaits.

Ces faux coussins gonflables auraient été fabriqués en Chine et vendus à des ateliers de réparation comme étant des coussins gonflables neufs fournis par les constructeurs automobiles, le faux logo du constructeur en faisant foi, affirme l'agence Associated Press.

«Des organisations criminelles vendent des coussins gonflables contrefaits dangereux aux consommateurs et aux fournisseurs sans égard à la sécurité et à la santé. Nous poursuivrons notre enquête sur ces réseaux criminels», a affirmé par voie de communiqué, John Morton, directeur des Douanes et Immigration américaines. Les autorités américaines ne précisent pas comment ces produits contrefaits sont arrivés sur le marché.

Au Canada

On ignore à l'heure actuelle si le problème touche également des véhicules au Canada. «On ne sait pas si ces faux coussins gonflables ont été vendus au pays», affirme la porte-parole de Transports Canada, Maryse Durette. Le ministère fédéral n'a reçu aucune plainte à ce sujet, de même qu'aucun incident se rapportant à ces coussins ne lui a été signalé.

Transports Canada recommande aux automobilistes préoccupés de contacter leur concessionnaire ou leur garagiste s'ils estiment que leur véhicule peut être concerné.

«C'est un problème strictement américain pour le moment, mais on reste prudent», dit de son côté Audrey Chaput, porte-parole de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).

«Les gens qui ne sont pas certains ou qui ont acheté leur véhicule aux États-Unis feraient mieux d'être plus prudents ou d'aller faire vérifier leurs coussins gonflables chez le concessionnaire», ajoute-t-elle.

Depuis 2002, la SAAQ exige qu'un coussin gonflable qui doit être remplacé le soit par un coussin neuf provenant du constructeur automobile. Dans ce cas qui préoccupe les Américains, rien ne garantit apparemment qu'un véhicule au Canada et au Québec n'ait pas été équipé d'un coussin contrefait.

À l'exception des véhicules neufs arrivant sur le marché, «Transports Canada ne peut pas contrôler» l'installation des coussins, explique Maryse Durette. Il revient aux provinces de s'assurer du maintien en bon état d'un véhicule usagé. C'est ce que la SAAQ fait au Québec, par exemple, pour les véhicules importés, transformés ou reconstruits après un accrochage ou un accident.

Rappelons qu'à ce jour, il n'existe aucun contrôle mécanique obligatoire dans la province.