Passionné de voitures de course, un Slovène de 46 ans a créé un bolide de luxe qui semble bien parti pour entrer dans le monde très fermé de l'élite automobile mondiale.

Six mois seulement après avoir présenté son premier prototype à Monaco, Alosa Tusek a été invité au «Salon privé», réunion automobile britannique réservée aux voitures de luxe, du 5 au 7 septembre, et ne cesse selon lui de recevoir des appels du monde entier.

Sa «Renovatio T500» a vu le jour dans le garage d'un ami. Ancien coureur automobile amateur, Tusek a passé plusieurs années à concevoir et construire la voiture de ses rêves, tout en continuant son travail de concessionnaire en pneumatiques.

«Le moment arrive où tu décides d'arrêter la course, mais tu ne veux pas renoncer» à la vitesse, explique-t-il à l'AFP en montrant sa création garée dans un modeste hangar, à Ptuj, dans le nord-est de la Slovénie.

«Comme je ne trouvais pas de voiture qui me donnait les mêmes sensations que pendant les courses, j'ai décidé de la fabriquer moi-même».

Considéré comme l'un des clous du salon de Monaco, son bolide s'est aussi attiré des critiques flatteuses de la célèbre émission «Top Gear» de la BBC. La «nouvelle venue de Slovénie paraît en bonne compagnie avec les modèles bien établis d'Alfa Romeo, de Bugatti, de Ferrari ou de Lamborghini», lit-on sur le site web de l'émission.

Inspirée du roadster slovaque K1-Attack, la Renovatio T500 est équipée d'un moteur Audi V8 de 4,2 litres d'une puissance de 450 chevaux. La sportive d'environ 1000 kg peut accélérer de 0 à 100 km/h en l'espace de 3,7 secondes.

Elle coûte 300 000 euros (375 000$), ce qui, pour une voiture de cette catégorie de grand luxe, paraît modeste, les prix oscillant d'habitude plutôt entre 500 000 et 600 000 euros. Mais Tusek y voit un moyen de se faire connaître et d'entrer plus facilement sur ce marché.

"Tout le monde peut s'acheter une Ferrari"

Fort de deux commandes, le Slovène a créé sa petite entreprise, Tushek, et vise une production de 10 unités par an. Il prévoit d'embaucher entre 10 et 15 personnes, ingénieurs et amis qui ont déjà travaillé avec lui au prototype pendant leurs loisirs.

Certaines marques comme Ferrari ont fortement augmenté leur production, ce qui, paradoxalement, fait plutôt son affaire.

Photo AFP

«Cela devient moins intéressant pour les clients très riches de posséder» une Ferrari, qui tend à perdre son statut de symbole, car «tout le monde peut en acheter une».

La crise de la dette en zone euro, qui affecte durement la Slovénie, ne semble pas l'inquiéter, au contraire. «C'est le meilleur moment pour commencer une activité comme celle-là. Nous finirons par sortir de la crise, et quand cela se produira, nous serons déjà une société solide», assure-t-il.

Il prépare déjà un nouveau modèle plus puissant et plus luxueux, la Forego T700, qui sera présenté l'an prochain et devrait coûter le double de la Renovatio.

«Je ne pense pas au prix du produit, je pense aux gens qui ont déjà plusieurs voitures», et sont à la recherche d'un nouveau modèle exclusif, dit-il.

Il avoue qu'il aimerait vivre à Monaco, en Suisse ou dans une grande capitale comme Paris ou Londres, là où se trouvent ses richissimes clients potentiels. Il dit espérer vendre trois voitures supplémentaires à des millionnaires français et britanniques d'ici la fin de cette année.

«Là bas, vous pouvez voir que pour certains, il n'y a pas de crise, il y a tellement de gens riches».

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Alosa Tusek au volant de sa création, la Tushek Renovatio T500.