La Presse Auto a révélé lundi que les consommations d'essence annoncées au Canada sont sous-évaluées. Le gouvernement fédéral annonce qu'il va harmoniser ces déclarations de consommation avec celles en vigueur aux États-Unis.

En marge du Salon international de l'automobile de Toronto, le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, a annoncé vendredi que le gouvernement du Canada introduira une nouvelle procédure de calcul de la consommation de carburant ainsi que de nouvelles étiquettes de consommation, en 2014 pour les véhicules de l'année-modèle 2015. «Les nouvelles valeurs de consommation d'essence seront obtenues au terme d'une procédure plus proche de celle des États-Unis, afin de mieux refléter les conditions de conduite réelles», a précisé le ministère des Ressources naturelles.

Résultat, la consommation d'essence moyenne déclarée sera plus conforme à la réalité. «Par exemple, un véhicule coté à 7 litres au 100 km sur l'ancienne étiquette aurait une cote de 8,2 litres au 100 km sur la nouvelle, fondée sur des conditions de conduite réelles», affirme le ministère.

«Nos nouvelles étiquettes mettront mieux en évidence le rendement effectif de la consommation de carburant des véhicules neufs», a dit le ministre Joe Oliver dans un communiqué.

La Presse Auto a révélé lundi que la consommation de carburant des véhicules neufs annoncée par le gouvernement canadien est nettement plus faible que celle publiée par le gouvernement américain. Une différence qui défavorise les consommateurs canadiens.

À titre d'exemple, les cotes de consommation des 10 voitures les plus vendues au Canada sont toutes inférieures à celles déclarées pour ces modèles aux États-Unis. Au sud de la frontière, la consommation déclarée sur autoroute est, selon le modèle, jusqu'à 23,2% supérieure à ce qui est annoncé au Canada. Et la consommation en ville jusqu'à 19,1% supérieure.

Cette différence s'explique par le fait que la méthode de calcul des consommations diffère d'un pays à l'autre. Cette méthode, à laquelle doivent recourir les constructeurs pour établir les consommations, a été améliorée aux États-Unis il y a quatre ans. Pour obtenir des consommations moyennes plus conformes à la réalité. Ce que n'a pas fait le Canada.

Par ailleurs, contrairement aux États-Unis, le Canada ne vérifie pas les déclarations des constructeurs. Sous prétexte que les Américains le font, dans une certaine mesure. «Les modèles de véhicules offerts au Canada sont virtuellement identiques à ceux offerts aux États-Unis», a justifié lundi dans les colonnes de La Presse Auto, Daniela DiBartolo, directrice de la division de l'utilisation de l'énergie liée au transport à Ressources naturelles Canada.

Cette annonce d'une nouvelle procédure de calcul de la consommation ne précise pas si le Canada aura recours à des tests de vérification. Le ministère n'était pas en mesure de répondre à cette question vendredi.