Encan extrême: une Ferrari 250 GTO vendue 32 millions

Rareté extrême: quand on y pense, très peu de gens sur la planète ont vu une vraie Ferrari 250 GTO, assemblées à la main durant les années 60, chacune étant une pièce unique. Plus rares encore sont ceux qui en ont touché une et seuls un tout petit groupe d'êtres humains gâtés par la vie en ont conduit une. Les 250 GTO sont si rares que chaque mise en vente publique est un évènement défrayant la manchette des publications spécialisées.

Comptabilité extrême: seulement 36 250 GTO ont été construite par Ferrari entre 1962 et 1964. Ferrari n'avait pas divulgué cette information au début, parce que la compagnie voulait que la 250 GTO participe aux courses Grand Tourisme de la FIA. La réglementation de l'époque stipulait qu'un modèle devait être fabriqué à au moins 100 exemplaires pour être désigné voiture GT. Ferrari sautait donc des numéros de série d'une voiture à la suivante, ce qui donnait l'impression qu'il y en avait beaucoup plus: la première 250 GTO porte le numéro de série 3223GT; la dernière, 5575GT.

Encan extrême: Il y a deux semaines, les médias britanniques ont signalé la vente de la 250 GTO 1964 No de série 5095 au prix de 20,2 millions de livres anglaises, soit 31,7 millions de dollars. C'est un record pour une 250 GTO et une seule autre transaction automobile connue du public s'est faite pour un montant plus élevé. En 2010, un collectionneur plein aux as avait payé 40 million de dollars pour une 1936 Type 57SC Atlantic.

Spéculation extrême: D'ailleurs, on ne sait plus vraiment si c'est un collectionneur qui achète ou juste quelqu'un qui veut faire un profit rapide. Depuis les années 80, le prix des voitures rares a explosé, puis dégonflé temporairement avec la crise financière de 2008. Mais les prix sont de nouveau fortement à la hausse, sûrement en partie parce que les spéculateurs ont pris le train en marche. La 250 GTO vendue presque 32 millions la semaine dernière avait été payée 23,3 millions il y a seulement quatre ans par l'investisseur anglais Jon Hunt. Les riches qui regardent la Bourse aller sont justifiés de penser qu'une auto rarissime est un placement plus sûr que d'autres. Le batteur de Pink Floyd, Nick Mason, qui possède une 250 GTO et une collection de voitures rares, est actionnaire et expert-conseil d'un fond commun d'investissement dans les voitures rares, l'IGA Automobile Fund, de Londres. Ce fond est pour les gueux qui n'ont pas 40 millions à investir dans une bagnole: le placement minimal du IGA Automobile Fund est de seulement un demi-million de dollars. Le fonds dit espérer des rendements de 15% par année.

Passion extrême: Même avant que les prix s'envolent, la 250 GTO était un objet de convoitise extrême. Malgré le douze-cylindres de 300 chevaux et la transmission Porsche qui mène la 250 GTO à 280 km/h, la voiture n'est pas le genre de voiture dans laquelle on se tue. En fait, c'est davantage une voiture pour laquelle bien des hommes seraient prêts à tuer.

En 1982, la 250 GTO numéro de série 4757GT a été achetée pour 250 000$ par le fraudeur américain Robert "Chris" Murray, peut-on lire dans un article du journal Chicago Tribune. Selon le FBI, qui a saisi la voiture, Murray avait acheté la Ferrari d'un concessionnaire de Beverly Hills et avait payé comptant en liasses de billets de 20$ et 50$, qu'il portait dans son sac à dos. Murray a profité de sa 250 GTO durant moins de deux ans, puisqu'il a fui les États-Unis en 1984 juste avant d'être accusé d'avoir conspiré pour importer pour 80 millions de cannabis et de haschich. Le FBI a revendu la 250 GTO de Chris Murray en 1987 par appel d'offres scellées pour 1,6 million.

Fin extrême: Quand à Murray, il a dû se contenter de voitures plus modestes durant sa fuite. On le sait, parce qu'il a été retrouvé mort deux ans plus tard derrière le volant d'une Ford, avec deux balles dans la tête, dans la ville balnéaire espagnole de Torrelominos.

On peut consulter la liste des 36 Ferrari 250 GTO, leur historique et leurs numéros de série gonflés par Ferrari.