Politique de mise en marché agressive, option «sept passagers» et physique qui en impose, le Rogue cause la surprise dans le créneau très disputé des utilitaires compacts. Une performance d'autant plus impressionnante que, sans partir d'une feuille complètement blanche, Nissan a su brillamment recentrer ce modèle.

Les proportions nouvelles du Rogue permettent à ses concepteurs de clamer que ce modèle est beaucoup plus spacieux que la mouture précédente. Et, pour nous en convaincre, on a trouvé le moyen d'enchâsser une troisième rangée de sièges. Naturellement, ces deux places supplémentaires ne sont bonnes que pour de jeunes enfants. Une offre séduisante, quoiqu'un tantinet trompeuse, qui permet à Nissan de se démarquer dans un segment encombré.

À l'intérieur, les choix de matériaux ne sont pas toujours très heureux ou très gais, mais les occupants aimeront le fait que le coussin de la banquette arrière coulisse et que ses dossiers s'inclinent pour maximiser le confort. Même le dossier du siège passager avant se plie pour faciliter le transport de longs objets.

Le Rogue est le premier véhicule construit sur la nouvelle plateforme que Nissan a conçue avec Renault. Cela dit, en dépit de l'utilisation accrue de matériaux plus légers - le capot est maintenant en aluminium -, le Rogue demeure plutôt lourd. Ça s'annonce mal, puisque le moteur, lui, affiche le même rendement. En effet, la puissance et le couple du quatre-cylindres de 2,5 L - une vieille connaissance - sont les mêmes et Nissan refuse d'alimenter le moteur au moyen d'une injection directe. La boîte de vitesses qui l'accompagne demeure à variation continue (CVT), mais celle-ci s'annonce agréable au quotidien.

Plutôt réactif, le rouage à quatre roues motrices (une option) contribue à l'équilibre de ce véhicule, notamment sur une chaussée à faible coefficient d'adhérence. Le Rogue bénéficie également de plusieurs contrôles actifs (virage-freinage-suspension). Toutes ces «aides» facilitent la conduite. Elles ne la rendent hélas pas plus excitante. Dans ce domaine, l'amateur déplorera le manque de sensation de la direction, le freinage un peu spongieux et l'amortissement un peu trop souple.