Le plus grand succès de Lexus (40% de ses ventes au pays) gagne en sophistication, mais, faute d'avoir été profondément modifiée depuis ses débuts, la formule commence à vieillir.

Un nouveau RX, ce n'est pas seulement un événement chez Lexus. Utilitaire de luxe cinq places le plus vendu au Québec, le RX a largement permis à Lexus d'acquérir ses lettres de noblesse et de s'imposer dans une catégorie où les constructeurs allemands ne manquent pas d'arguments. Depuis ses débuts en 1999, le RX s'est allongé, musclé (et, surtout, renchéri), pour mieux satisfaire sa clientèle.

Comme il se doit, la «petite» dernière que fête Lexus en offre davantage que la précédente. Plus longue, cette quatrième génération du RX ne s'est toutefois pas alourdie. La sécurité passive en profite, mais aussi l'habitabilité aux places arrière, qui disposent - merci à l'empattement allongé - d'un espace élargi.

Le coffre bénéficie également de la configuration du tout nouveau châssis et gagne un peu d'espace. L'acheteur sera reconnaissant davantage de la possibilité, maintenant, de l'ouvrir électriquement en posant le coude près de l'écusson Lexus plutôt que de se trouver en équilibre instable à balayer du pied le bas du pare-chocs, solution proposée par la concurrence.

La suspension, souvent critiquée pour son manque de rigueur, marque des points; sa tendance à «pomper» sur les chaussées inégales a été atténuée et la prise de roulis aussi. Cette remarque s'applique essentiellement à la suspension pilotée électroniquement, laquelle offre quatre niveaux de réglages. Peu importe lequel sera retenu, la direction, assistée, elle, demeure cependant artificielle. Tantôt trop lourde, tantôt trop légère.

Quoique très sécurisante, la conduite du RX ne dégage pas autant d'assurance et, plus désolant encore, pas une once d'agrément. En contrepartie, le RX est agile et maniable dans la circulation.

Des moteurs classiques

La gamme des moteurs proposés lors du lancement commercial du RX ne présente pas de vraies surprises. On retrouve le V63,5 L essence et un dérivé hybride. Les deux motorisations offertes gagnent en puissance et sont jumelées à une boîte automatique à huit rapports. On regrette cependant que cette dernière ne duplique sa sélection de vitesses au volant que sur les versions F Sport.

Le gain de puissance n'est guère perceptible, mais la baisse de consommation l'est. Et en dépit de l'absence de certaines astuces - comme la désactivation des cylindres -, le RX consomme aisément moins de 11 L/100 km. La version hybride - notre préférée - demeure la plus frugale et la plus véloce des deux. Et, bonne nouvelle, celle-ci offre le groupe F Sport pour la première fois.

Un peu plus encombrant mais plus confortable, raisonnablement motorisé, parfaitement suspendu, le RX améliore l'ordinaire de ses occupants et son habitacle, un peu plus valorisant, se distingue, comme d'habitude, par sa qualité d'assemblage. Sur les modèles les plus huppés (de série sur la version hybride), on trouve un écran de navigation de 12,3 po facile à consulter. Il comporte une nouvelle interface, dans laquelle on navigue toujours à l'aide d'une «souris».

Ainsi se présente le RX 2016, quatrième du nom; droit dans ses bottes et bien dans la tradition. Un peu trop? Cela se pourrait.

S'il a su évoluer pour se porter au meilleur niveau, ce Lexus conserve une architecture inchangée. Celle-ci a simplement été renforcée pour en améliorer la rigidité et «calfeutrée» pour mieux repousser les décibels hors de l'habitacle. Par conséquent, il s'agit toujours d'un utilitaire classique, où l'on est installé assez haut, sans possibilités d'aménagement intérieur particulièrement poussées.

Certes, un RX n'a pas vocation à jouer les baroudeurs ni les sportifs. Le rouage à quatre motrices demeure le même, seules les aides à la conduite qui l'accompagnent (le contrôle de stabilité notamment) ont été revisitées pour rendre leurs interventions plus fluides encore.

Quant aux changements esthétiques, ils sont plus proches d'une simple remise en forme que d'un réel renouvellement et se limitent à une addition d'effets de mode plus ou moins rebattus qui, loin de donner un nouveau souffle au design RX, le compliquent et, en définitive, l'alourdissent.

La présentation générale reste flatteuse, plus masculine sans doute, et proche de celle de la génération précédente, mais la découpe arrière donne l'impression que le toit est suspendu à la manière de la récente Maxima. Le style demeure une affaire de goût, mais l'important à retenir ici est le meilleur coefficient aérodynamique du RX qui lui permet non seulement de fendre plus aisément l'air, mais aussi de créer un phénomène de succion à la chaussée pour améliorer sa stabilité aussi bien en ligne droite que dans les virages.

Pour reprendre une expression chère aux entraîneurs de hockey, «il ne faut pas perdre le momentum»; on s'affaire donc à maintenir le RX en forme afin d'affronter une concurrence qui ne cesse de se renouveler. À défaut d'avoir été réinventé, le RX possède malgré tout de sérieuses chances de reprendre à l'Acura MDX son titre de modèle le plus vendu au Québec.

Les frais d'hébergement liés à ce reportage ont été payés par Lexus Canada.

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L'essentiel

> Marque/Modèle: Lexus RX

> Fourchette de prix: 51 100 $ à 63 250 $ (2015)

> Coût de transport et de préparation: 1895 $

> Garantie de base: 4 ans/80 000 km

> Consommation réelle: 10,8 L/100 km

> Pour en savoir plus: www.lexus.ca

Technique

> Moteur (essence): V6 DACT 3,5 litres

> Puissance: 295 ch à 6300 tr/min

> Couple: 267 lb-pi à 4700 tr/min

> Poids: 1990 kg

> Rapport poids-puissance: 6,74 kg/ch

> Mode: Intégral

> Transmission de série: Automatique 8 rapports

> Transmission optionnelle: Aucune

> Direction/Diamètre de braquage (m): Crémaillère/11,5

> Freins av-arr: Disque/Disque

> Pneus (av-arr): 225/65R18

> Capacité du réservoir/Essence recommandée: 73 litres/Ordinaire

On aime

> Finition soignée

> Fiabilité éprouvée

> Version hybride

On aime moins

> Laxisme technique

> Faible agrément de conduite

> Direction molle