Après une longue bataille judiciaire, Jaguar-Land Rover a réussi à convaincre un tribunal de Pékin d'appliquer les lois chinoises censées protéger la propriété intellectuelle. La cour a rendu un jugement obligeant le constructeur automobile chinois Jiangling à cesser de vendre le VUS «Land Wind 7», une copie du Land Rover Evoque, a indiqué Jaguar-Land Rover sur son site internet.

La cour a aussi statué que Jiangling devra verser un dédommagement à Jaguar-Land Rover.

Il s'agit d'une première pour un constructeur automobile mondial en Chine, affirme le constructeur britannique.

«Le jugement rendu par le tribunal de Pékin, district de Chaoyang, affirme que cinq caractéristiques uniques du Evoque ont été copiées directement dans le Land Wind 7 construit par Jianling Motor Corporation et que la similitude des deux véhicules a causé une confusion très répandue chez le consommateur», affirme Jaguar-Land Rover dans un communiqué.

Le prix chinois du Land Rover Evoque est d'environ 71 000 dollars canadiens, tandis que la copie Land Wind 7 est offert à 25 000 dollars.

Depuis des années, les constructeurs automobiles chinois ont copié des modèles dessinés dans d'autres pays pour les vendre sur le marché national protégé par diverses mesures protectionnistes et par l'absence en Chine de cadre juridique protégeant le design automobile et la propriété intellectuelle en général.

Jaguar-Land Rover avait déposé une plainte contre Jiangling dès que le constructeur chinois avait dévoilé le Land Wind 7 au Salon de l'auto de Guangzhou en novembre 2014, là même où le constructeur britannique dévoilait le Evoque en première chinoise. Mais un tribunal chinois avait débouté Jaguar-Land Rover en juillet 2015.

La direction de Jaguar-Land Rover avait alors dénoncé publiquement la situation, déplorant que les constructeurs étrangers n'avaient aucun moyen de se défendre contre les plagiaires et de protéger leurs investissements en Chine.

La même compagnie chinoise s'était fait connaître --et dénoncer-- avec son Landwind CV9, très fortement inspiré du VUS urbain Vauxhall Frontera. Le Landwind CV9 avait été brièvement offert en Europe, mais ses tests d'impact NCAP avaient été une catastrophe, avec seulement deux étoiles sur cinq.

Par ailleurs, les lois chinoises ont obligé durant des décennies les constructeurs étrangers voulant vendre des voitures en Chine à s'allier dans des coentreprises dirigées par des constructeurs locaux, orchestrant ainsi un transfert technologique important.

Le communiqué de presse de Jaguar-Land Rover ne précise pas le montant du dédommagement que Jiangling devra lui verser.

PHOTO JIANGLING