En dépit de l'aura qui l'entourait, le LR2 passait généralement sous le radar des consommateurs en quête d'un multisegment de moins de 50 000 $. Ceux-ci lui préfèrent plutôt le Q5 d'Audi, le X3 de BMW, voire le XC60 de Volvo. Land Rover a appris la leçon. Si le LR2 n'en faisait pas assez, son remplaçant, le Discovery Sport, promet d'en faire trop.

Land Rover est à revoir la nomenclature de sa marque à l'échelle internationale. À l'avenir, la gamme s'articulera autour de trois pôles, ou sous-marques, si vous préférez: Range Rover pour le luxe, Defender pour la robustesse et Discovery pour les loisirs.

Naturellement, le Discovery se trouve au coeur de cette redéfinition de l'identité de la firme britannique aujourd'hui placée sous la gouverne du géant industriel indien Tata. C'est donc dire que le Discovery Sport est le premier représentant d'une famille en devenir.

Le Discovery Sport, qui entreprendra au Canada une carrière à compter de l'été a pour mandat de succéder au LR2 (né Freelander), lequel n'a jamais réellement convaincu les acheteurs chez nous comme ailleurs.

Plus long que le modèle qu'il remplace, le Discovery Sport affiche des mensurations qui se comparent d'Audi Q5 et Volvo XC60. Pour se démarquer de ces dernières, Land Rover propose, en option (1900 $), une configuration 5+2, laquelle lui permet d'accueillir 7 personnes à bord. Deux places additionnelles, même d'appoint, représenteront très certainement aux yeux des familles nombreuses un argument non négligeable, mais retenez tout de même qu'elles entraînent un surpoids d'une centaine de kilogrammes.

De dépannage, cette «troisième rangée» émerge du plancher parfaitement plat derrière une banquette arrière aux dossiers asymétriques inclinables, rabattables et dont les assises peuvent coulisser sur 160 mm afin de moduler l'espace aux jambes, le volume du coffre et l'espace réservé aux tout-petits assis derrière. Banquette en position, la portion utilitaire accepte l'équivalent de 981 L de bagages.

Fonctionnel, l'habitacle de ce Land Rover n'a cependant pas beaucoup de style. La présentation n'est pas des plus modernes ni des plus ergonomiques. Les amateurs de la marque ne manqueront pas de relever que cela fait partie de son charme. Ils n'ont pas tout à fait tort, mais attention à ne pas confondre authentique avec rustique. Par exemple, le pavé tactile mériterait d'être plus grand et son interface, plus rapide.

En revanche, personne ne remettra en question le nombre de prises à bord, y compris à l'arrière, pour recharger tous vos appareils électroniques.

La position de conduite est agréable, tandis que les occupants des places arrière se réjouiront de bénéficier d'une aussi bonne vision vers l'extérieur que ceux qui se trouvent assis devant. Plutôt rare de nos jours.

Fer et glace

Déposé sur une architecture technique similaire au Range Rover Evoque, le Discovery Sport bénéficie d'une suspension arrière à bras multiples qui lui est propre. Le dessin de cette dernière permet en effet de ménager plus d'espace dans le coffre pour y ancrer les deux sièges additionnels.

Bénéficiant d'une garde au sol élevée, des porte-à-faux réduits dans le but d'offrir de grands angles d'approche et de sortie, le Discovery Sport compte des capacités de franchissement exceptionnelles par rapport à sa catégorie. Les concepteurs nous ont donné l'occasion de le vérifier en plongeant littéralement le Discovery Sport dans un cours d'eau. Impressionnant certes, mais aurez-vous l'envie ou tout simplement le courage d'emporter votre véhicule à la baignade?

Doté d'une armada de béquilles électroniques diverses, dont le rouage à quatre roues motrices «Terrain Response» qui adapte la motricité au type de sol sur lequel il s'aventure, le Discovery Sport ne craint pas de se salir ou de se mouiller les jantes. Qualité que l'on retrouve trop rarement dans cette catégorie.

Pour animer son utilitaire, Land Rover reprend le 2 L suralimenté par turbocompresseur d'origine Ford qui se trouve déjà sous le capot de l'Evoque. Bien que celui-ci offre un rendement correct, le constructeur britannique reconnaît qu'il est à parfaire la mise au point d'un 4 L «maison» (nom de code: Ingenium), sans préciser à quel moment il fera son apparition.

Dans l'attente, le 2 L turbo actuel fait du bon boulot et surtout a la réputation d'être robuste et fiable. Avec deux personnes à bord, les 240 chevaux suffisent à la tâche, mais qu'en sera-t-il lorsque toutes les places seront occupées et que le coffre sera chargé jusqu'au toit? Malgré l'usage abondant d'aluminium dans sa conception, cet utilitaire britannique affiche plus de 1800 kg à la pesée.

Pour accompagner cette mécanique, Land Rover a recours à une boîte automatique à neuf rapports conçue originalement par l'équipementier allemand ZF. Cette transmission comporte un premier rapport très court - pour pallier notamment l'absence d'une boîte de transfert - qui crée l'illusion que la mécanique est plus vive qu'elle ne l'est réellement.

Sur les routes ouvertes et pistes de fortune qui quadrillent l'Islande, le Discovery Sport a retenu l'attention pour la qualité de son confort acoustique - en dépit de la présence de pneus généreusement cloutés - sa tenue de route imperturbable, la douceur de sa direction et le côté prévenant de ses suspensions.

En revanche, sur le plan dynamique, le Land Rover Discovery Sport n'est pas le couteau le plus aiguisé de la catégorie pour autant. Le X3 de BMW, voire le Q5 d'Audi se révéleront plus sportifs à conduire. En fait, le comportement du Land Rover s'apparente davantage à celui d'un XC60, mais en moins empâté.

Bref, le Discovery Sport joue une partition bien à lui et si Land Rover le soutient correctement (valeur résiduelle et conditions de financement), ce modèle représente une option originale et souvent plus fonctionnelle que ses prétendus rivaux. En fait-il trop? Non, juste assez!

Les frais liés à ce reportage ont été payés par JLR Canada.

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On aime

> Configuration 5+2

> Capacités de franchissement

> Confort accoustique

On aime moins

> Moteur en fin de carrière (voir texte)

> Ergonomie et interface à revoir

> Comportement peu aiguisé

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Ce qu'il faut retenir

> Marque/Modèle : Land Rover Discovery Sport

> Fourchette de prix : 41 490 $ à 49 490 $

> Frais de transport et de préparation : nd

> Garantie de base : 4 ans/80 000 km

> Consommation réelle : 12,3 L/100 km (conditions extrêmement froides)

> Pour en savoir plus : www.landrover.ca

> Moteur : L4 DACT 2 litres turbo

> Puissance : 240 ch à 5800 tr/min

> Couple : 251 lb-pi à 1750 tr/min

> Rapport poids-puissance : 7,67 kg/ch

> Poids : 1841 kg (5+2, modèle européen)

> Mode : Intégral

> Transmission de série : Automatique 9 rapports

> Transmission optionnelle : Aucune

> Direction/Diamètre de braquage (m) : Crémaillère/11,6

> Freins (av-arr) : Disque/Disque

> Pneus (av-arr) : 235/60R18

> Capacité du réservoir/Essence recommandée : 70 litres/Super