N'exagérons rien. L'apparition du Sorento 2016 de Kia représente une évolution logique - et, avouons-le, nécessaire - plutôt qu'une révolution. Elle a surtout le mérite de survenir à point nommé. La marque sud-coréenne n'est pas sans savoir que la concurrence - Ford, Honda et Mitsubishi pour ne nommer qu'eux - s'apprête à déposer un bouquet de nouveautés aux pieds des consommateurs.

Dans l'imaginaire collectif des automobilistes québécois, la voiture allemande est performante et assez haut de gamme, l'italienne, nerveuse et élégante, l'anglaise, traditionnelle et envoûtante, alors que la japonaise apparaît fiable et efficace. Mais quelle est aujourd'hui la partie essentielle de la voiture sud-coréenne? De s'affranchir de l'image «bon marché» qui lui colle encore dessus (les récentes publicités de Hyundai en témoignent), bien sûr, mais surtout s'élever dans la hiérarchie automobile. Voilà le message clair lancé par les récentes berlines Cadenza et K900 de Kia, mais aussi du Sorento qui, dans le cadre de cette refonte, monte légèrement en grade et en prix.

Par rapport au modèle qu'il remplace, le Sorento 2016 repose sur un empattement plus long et gagne quelques millimètres en largeur. S'il paraît plus corpulent encore, il faut rendre hommage aux stylistes. Ceux-ci ont dessiné une calandre plus imposante et, en repositionnant par exemple les phares antibrouillard à l'horizontale plutôt qu'à la verticale, ils ont contribué à cette illusion d'optique voulant que le Sorento soit plus massif qu'il ne l'est réellement.

Menus travaux

Hormis l'embellissement de la carrosserie, les travaux de rénovation ont principalement porté sur la structure. D'abord, la plateforme qui, aime à rappeler Kia, offre une rigidité supérieure au modèle 2015 grâce à des soudures au laser plus larges et des adhésifs industriels plus robustes. L'architecture, dont 53% de la composition est réalisée à partir d'acier de haute résistance, n'est pas plus légère qu'autrefois.

À cette structure renforcée, les ingénieurs boulonnent une suspension avant à la géométrie révisée et une suspension arrière évoluée. Cette dernière a été calibrée de manière à améliorer la tenue de route et à réduire le niveau de décibels et de vibrations.

Sur le plan mécanique, les moteurs autrefois offerts sont reconduits, sans grand changement. La marque sud-coréenne propose cependant une solution de rechange à ces deux motorisations sous la forme d'un quatre-cylindres suralimenté par turbocompresseur de 240 chevaux. Sur papier, cette mécanique apparaît comme la plus homogène, pour peu qu'une capacité de remorquage supérieure à 1600 kg et la configuration à sept places ne figurent au sommet de vos critères d'achat. Dans pareil cas, le choix se limite au V6.

Habitacle valorisant

Aussi subtile a-t-elle l'air, cette refonte marque - encore une fois - un réel saut qualitatif. Le soin tout particulier apporté à la finition, au design et la qualité des garnissages de l'habitacle fait plaisir à voir. Hormis quelques plastiques un peu «toc», la présentation intérieure marque elle aussi un net progrès. Les rangements ne manquent pas, les sièges sont confortables, la position de conduite ne souffre d'aucune critique alors que l'espace disponible, sans être exceptionnel, se situe dans une bonne moyenne. Et comme on pouvait l'espérer, le niveau d'équipement ne déçoit pas, pas plus que la disposition des commandes.

Mais tout n'est pas parfait pour autant. Le bloc d'instrumentation gagnerait à être plus clair ou mieux configurable pour rendre l'information plus compréhensible. Dans sa configuration à sept places, l'accès aux deux places derrière est loin de représenter une sinécure - c'est souvent le cas chez la concurrence aussi - et les enfants auront tôt fait, devant la difficulté de la tâche, d'escalader les dossiers de la banquette médiane pour atteindre leur place assignée.

Au sujet de ces deux places additionnelles, elles ne s'adressent justement qu'à des enfants. Derrière, il reste peu d'espace pour les emplettes, mais n'est-ce pas le lot des «faux» sept places? D'ailleurs, même lorsque cette dernière condamne toutes les places assises au centre et à l'arrière, le volume de chargement est un tantinet inférieur à celui de la configuration de base, à cinq places.

Tout en douceur

Sur la route, le «nouveau» Sorento nous étonne par sa douceur de roulement et l'insonorisation poussée de son habitacle. À l'exception de quelques craquements du toit panoramique - peut-être faisait-il trop froid? -, rien ne trouble la quiétude des passagers. Prévenantes, les suspensions encaissent petites et grosses déformations sans réagir trop sèchement. L'aspect le plus étonnant touche la direction du véhicule. Avec le V6, notamment, l'assistance électrique est apposée sur la crémaillère - et non sur la colonne de direction, comme c'est le cas de la version 2,4 litres, par exemple - et cette modification a eu un effet bénéfique sur la confiance ressentie au volant. Plus communicative de l'axe dans lequel se trouvent les roues avant, cette direction offre non seulement un meilleur toucher de route, mais aussi une plus grande précision. Le freinage est équilibré et facile à moduler.

Le V6 de 3,3 litres qui équipait le véhicule d'essai bénéficie des dernières avancées techniques. Qu'à cela ne tienne, son rendement est correct, sans plus. Ni très souple ni doté d'une plage d'utilisation très large, ce moteur signe un temps d'accélération très ordinaire (un peu plus de 7 secondes pour atteindre les 100 km/h), des reprises guère plus énergiques. La boîte automatique qui l'accompagne est cependant correctement étagée, mais le poids du véhicule et le caractère plutôt placide du V6 sont à montrer du doigt. Quant à la consommation, elle est encore une fois honnête, sans plus.

Un bon choix, le Sorento? Absolument, à la condition de bien le choisir. La version LX+ (32 695 $) suralimentée par turbocompresseur apparaît de loin comme la plus brillante de la gamme, mais aussi l'un de meilleurs achats de sa catégorie.

__________________________________________

On aime

> Présentation soignée

> Direction plus «intuitive»

> Modèle d'entrée de gamme

On aime moins

> Versions haut de gamme coûteuses

> Places arrière destinées à de jeunes enfants (configuration 7 places)

> Nomenclature de la gamme à réviser

__________________________________________

Ce qu'il faut retenir

> Marque/Modèle : Kia Sorento

> Fourchette de prix : 29 495 $ à 46 695 $

> Frais de transport et de préparation : 1665 $

> Version essayée : SX +

> Garantie de base : 5 ans/100 000 km

> Consommation réelle : 11,4 L/100 km (V6)

> Visible dans les concessions : Maintenant

> Pour en savoir plus : www.kia.ca

> Moteur : V6 DACT 3,3 litres

> Puissance : 290 ch à 6400 tr/min

> Couple : 252 lb-pi à 5300 tr/min

> Rapport poids-puissance : 6,79 kg/ch

> Poids : 1970 kg

> Mode : Intégral

> Transmission de série : Automatique 6 rapports

> Transmission optionnelle : Aucune

> Direction/Diamètre de braquage (m) : Crémaillère/11,08

> Freins (av-arr) : Disque/Disque

> Pneus (av-arr) : 235/55R19

> Capacité du réservoir/ Essence recommandée : 71 litres/Ordinaire

> Capacité de remorquage maximale : 2268 avec le V6 a rouage integral ; 907 kg avec 4 cylindres