Combien de milliers de dollars seriez-vous prêts à débourser pour mettre la main sur un véhicule construit par une marque de luxe ? Cette question, aussi simple soit-elle, met en lumière le complexe équilibre auquel font face les constructeurs de luxe entre la valeur perçue et la valeur réelle de leurs produits. Le vent de démocratisation qui souffle sur ces segments depuis quelques années fait l'objet de réflexions très poussées. La Q50, plus accessible pour 2015, n'y échappe pas.

Son design

Devant l'offre stylistique allemande qui s'étiole quelque peu au profit d'une uniformité des gammes, la Q50 se propose comme un exercice plus original. Sa partie avant, inspirée de quelques études de style vues auparavant, dose avec justesse l'équilibre entre des traits dynamiques et plus fins. Le capot, creusé et convergeant vers la calandre, appuie le dynamisme des formes. On découvre également, en vue latérale, une utilisation intéressante de la profondeur sur les bas de portes.

À bord

La construction de l'habitacle de cette Q50 ne déroge pas de la réputation que s'est construite Infiniti. Tout est assemblé avec rigueur et le dessin, qui met l'accent sur le poste de conduite, cadre bien avec le mandat du véhicule. La version de base, la livrée mise à l'essai, dispose toutefois de sièges recouverts de vinyle non chauffants qui manquent de support latéral. Bizarrement, Infiniti l'équipe de série d'un volant chauffant... Du reste, les places arrière pourraient être plus spacieuses, tout comme le coffre.

Sous le capot

Hormis les QX60 et QX80, tous les modèles d'Infiniti sont proposés de série avec un seul moteur, le V6 de 3,7 L, le dernier de la famille VQ largement employée par Nissan. Malgré son âge vénérable, ce V6 reste un compagnon particulièrement fougueux avec ses 328 ch, complètement atmosphériques. Il manque toutefois de « punch » à bas régime en comparaison avec la concurrence, souvent suralimentée. Sa transmission automatique à sept rapports s'avance avec un rendement sans faille. On dénote toutefois, en reprises appuyées sur l'autoroute, une bonne secousse venant du différentiel arrière.

Derrière le volant

C'est un portrait mitigé qui dépeint les quelques heures passées derrière le volant de cette Q50. Sa direction, un outil très important pour qualifier les prestations d'une berline sportive, est particulièrement rapide. Elle manque toutefois cruellement de vie tant les vibrations sont isolées. Le châssis, rigide à souhait, permet une tenue de route très saine, en concurrence avec les allemandes. La version de base, dotée de disques plus petits, a déçu côté freinage. En situation d'urgence, la pédale se durcit considérablement.

Les technologies embarquées

Toutes les déclinaisons de la Q50 sont équipées de l'Infiniti InTouch, un système d'infodivertissement personnalisable qui peut se coupler aux principaux réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter. On navigue dans les menus par l'entremise de deux écrans tactiles. Le tout est plutôt intuitif et l'écran du bas propose une très belle définition de l'image. Pour l'audiophile, la sonorité de la chaîne audio de base est acceptable, mais très loin du Bose optionnel. Sachez également que le GPS n'est pas offert de série.

Verdict

En variante de base, cette Q50 constitue une affaire intéressante si vous acceptez le fait de ne pouvoir bénéficier d'un GPS ou de sièges chauffants en période hivernale. Si le groupe d'équipements peut s'avérer étrange, cette berline se rattrape sur le plan dynamique, à défaut de figurer parmi le groupe de tête. N'empêche qu'Infiniti s'avance ici avec une voiture de 328 ch à transmission intégrale pour 39 000 $. La proposition est alléchante, mais reste encore très - voire trop - près d'une G37 (sa devancière) dormant sur le terrain d'un concessionnaire de véhicules usagés.

Observations

> La transmission intégrale de cette Q50 qui favorise le train arrière n'a rien à envier aux rivales allemandes concernant la manière dont elle module le couple.

> Malgré qu'il soit offert chez Infiniti depuis 2008 sans grand changement, le V6 de cette Q50 reste tout de même un bon moteur qui adore les envolées en régime.

> La livrée de base est proposée avec une monte pneumatique assez petite considérant la puissance de son moteur (225/55R17)

> Avec seulement 328 L d'espace disponible, le coffre de cette Q50 offre 100 L de mois que celui d'une Nissan Sentra.

> Pour favoriser une expérience de conduite sportive, la transmission à 7 rapports module le régime du moteur en rétrogradation.