General Motors (GM), qui a annoncé avoir vendu 9,92 millions de véhicules dans le monde, a promis mercredi une hausse de ses profits et une amélioration de ses marges en 2015 grâce à une explosion des VUS et des camionnettes.

Le ton se veut euphorique comparé à 2014 où le premier constructeur américain présidait une année «molle similaire» à 2013.

«2014 a été une année de retournement de la tendance en notre faveur», a déclaré la directrice générale Mary Barra, devant des analystes au siège du groupe à Detroit, berceau de l'industrie automobile américaine.

«Nous allons continuer à nourrir cette dynamique en 2015 pour devenir le constructeur automobile dégageant le plus de valeur», a ajouté celle qui fête son premier anniversaire cette semaine à la tête de GM.

Redécollage de Cadillac

2005 devrait voir le groupe gagner des parts de marché dans le segment aux fortes marges des camionnettes et enregistrer une forte demande sur l'autre créneau, les gros et VUS intermédiaires a résumé le directeur financier Chuck Stevens.

Pour ce faire, le groupe compte sur un catalogue qu'il vient de garnir récemment avec la commercialisation de la Chevrolet Tahoe, la Chevrolet Silverado et le VUS Escalade.

Un décollage de la marque de luxe mythique Cadillac devrait aussi donner un coup de pouce aux ventes.

L'an dernier, GM a vendu 2,94 millions de véhicules aux États-Unis (+5,5% sur un an) et 3,5 millions en Chine (+12,5%), devenue son premier marché.

Ces bonnes ventes pourraient permettre au groupe américain d'espérer, dans le pire des cas, ne pas être distancé par ses deux principaux rivaux Toyota et Volkswagen. Ce dernier a écoulé 10,14 millions de voitures dans le monde l'an dernier.

Numéro un mondial sortant, Toyota n'a pas encore publié ses chiffres et ceux de GM sont attendus dans la journée.

En attendant, GM veut surfer sur son élan retrouvé.

Il prévoit une hausse de son bénéfice opérationnel comparé à l'an dernier, grâce à ses principaux marchés. Le groupe, qui n'a pas donné de chiffre, doit publier ses résultats 2014 le 4 février.

Autre signe de confiance, le constructeur a augmenté de 1,5 milliard de dollars à 9 milliards ses investissements en 2015. Cette décision sera compensée par une diminution des frais administratifs.

Le géant de Detroit a par ailleurs confirmé ses objectifs financiers pour 2016, dont un retour de la rentabilité en Europe où il devrait avoir enregistré des résultats «meilleurs que prévu» l'année dernière.

Sur le Vieux continent, GM mise sur des réductions de coûts - retrait de Chevrolet - et le produit de lancements de nouveaux modèles des citadines Opel Corsa et Opel Astra.

Au final, GM, qui a perdu de l'argent ces 16 dernières années en Europe, espère engranger un bénéfice d'exploitation de 1,5 milliard de dollars en 2016.

À l'attaque également sur son marché national l'Amérique du Nord, le groupe de Detroit veut y porter à 10% contre 7,8% en 2013 ses marges opérationnelles. Le rival Ford s'attend à une fourchette allant de 8% à 9% à terme.

Le pari le plus osé est sur la Chine où GM veut porter sa part de marché actuellement de 14,6% à 16% d'ici 2018 grâce au lancement de 60 modèles (nouveaux et restylés) dont neuf VUS.

3 millions en charge

À Wall Street, les marchés semblaient peu convaincus: le titre lâchait 3,13% à 34,13 dollars dans les premiers échanges.

«La hausse des investissements et une hausse du coût des rappels et des litiges vont affecter la trésorerie», commente Patrick Nolan, analyste chez Deutsche Bank.

GM a mis de côté trois milliards de dollars pour les réparations des dizaines de millions de véhicules rappelés l'an dernier et l'indemnisation des victimes du scandale du défaut du commutateur d'allumage ayant causé une quarantaine de décès.

Une partie de cette somme (1,8 milliard de dollars) sera passée dans les comptes annuels 2014, tandis que le solde (1,2 milliard de dollars) sera porté au passif de l'année en cours.