Les déboires de GM à la fin de l'hiver ont complètement occulté bon nombre de rappels effectués par d'autres constructeurs. Des rappels pour l'essentiel relativement mineurs, mais pour d'autres, plus sérieux.

La Presse a réalisé une recension exhaustive des rappels déclarés par les constructeurs automobiles au Canada entre le 13 février - date du tout premier rappel de GM pour son commutateur d'allumage - et le 7 avril. En excluant les rappels de GM et d'autres manufacturiers qui ont fait les manchettes ainsi que ceux qui n'étaient que d'ordre administratif (étiquettes), on a répertorié pas moins de 27 autres rappels diffusés par 9 constructeurs et concernant 15 marques.

Parmi ceux-ci, on a comptabilisé huit rappels émanant de GM. Cela va d'un problème de réglage d'une boîte de vitesses concernant quelques exemplaires à un possible non-déploiement d'un coussin gonflable sur 70 000 voitures, en passant par la non-conformité à un test d'impact.

L'affaire qui secoue GM depuis plusieurs semaines - ce défaut d'allumage vieux de 13 ans qui n'a pas été pris en charge - a masqué, autre exemple, le rappel de 51 000 modèles très récents (2014 et 2015) de Sierra, Silverado, Suburban, Tahoe et Yukon. Le problème était une fuite du liquide de la boîte de vitesses. Un mauvais assemblage en était à l'origine.

À peine mise en marché, la Cadillac ELR a aussi été rappelée, mais pour une raison relativement mineure.

La Chevrolet Cruze 2013 et 2014 n'a pas été vernie. Le 28 mars dernier, GM a interrompu, sans donner de raison, la vente de la version 4 cylindres Turbo 1,4 L. Trois jours plus tard, 26 757 Cruze ont été rappelées car «le demi-arbre du côté passager pouvait se briser et se détacher», entraînant ainsi «une perte de puissance». Ce rappel est passé inaperçu dans les médias.

D'autres constructeurs sous silence

GM n'est pas le seul à être parfois passé sous le radar au cours des dernières semaines. Porsche, par exemple. Le 19 mars, les agences de presse ont annoncé un rappel de la 911 GT3 modèle 2014 en raison de fixations de bielles défectueuses ayant entraîné deux incendies. Cet avis a pourtant été publié 22 jours plus tôt par Transports Canada. On y apprenait que les boulons des bielles pouvaient se desserrer.

Le Groupe Chrysler n'est pas en reste lui non plus. Un problème de freins ABS sur des Dodge Durango et Jeep Grand Cherokee a été éclipsé le 5 mars par un autre rappel qui concernait ces deux modèles. Le même jour, 1400 Fiat 500 L (boîte de vitesses) et 2800 Dodge Charger (feux de croisement) étaient également appelés à rentrer au garage.

Et qui a entendu parler de cette histoire d'araignée forçant Mazda à rappeler 5500 Mazda6 pas plus tard que le 11 mars? Cela doit au passage évoquer quelque chose à certains, puisque c'est cette même curieuse raison qui a poussé ce constructeur à rappeler cette même voiture... en 2011.

Toujours est-il que Mazda a publié quatre rappels très récemment pour de possibles calages de moteur et fuites d'essence sur sa 6, ainsi que pour une corrosion dangereuse sur le Tribute. Aucun des quatre n'a fait l'objet d'une attention particulière.

Parmi les constructeurs japonais, Honda a effectué trois rappels entre la mi-mars et la mi-avril pour des pneus et des rideaux gonflables endommagés, ainsi que pour une fuite d'essence.

Volkswagen (deux fois), Toyota (deux fois), Jaguar (deux fois) et Nissan (une fois) ont eux aussi rappelé des milliers de véhicules au Canada entre le 5 mars et le 1er avril. Pour des raisons aussi diverses qu'une surchauffe, un mauvais ancrage de siège, un déploiement intempestif de coussin, une fuite d'une durite ou encore un mauvais assemblage en usine.

Aucun d'eux n'a bénéficié d'autant d'attention que GM ces derniers temps.