L'essence est chère, les compactes sont un choix logique, mais ce n'est pas une raison pour conduire une auto ennuyante. Les constructeurs de petites voitures redécouvrent une invention de Fiat du début des années 90: le surrégime Multi-Air.

Le surrégime, aussi appelé surcouple temporaire en France (et overboost chez votre garagiste...), permet de tirer d'un petit moteur une bouffée de puissance momentanée durant les accélérations de pointe. Le surrégime utilise le turbocompresseur et l'injection directe pour pousser un petit quatre-cylindres au-delà de ses limites... mais de façon contrôlée et juste durant quelques secondes.

Ford vient d'annoncer que la nouvelle Focus ST en sera équipée, à l'instar de petites voitures sportives comme la Fiat Abarth, la Mini Cooper Works (et aussi la Peugeot RCZ et quelques BMW).

Dotée d'un moteur EcoBoost 252 ch. de 2 litres, la ST fera le 0-100 km/h en 6,5 secondes, aura un couple de 270 lb/pi entre 3000 et 4500 t/min et pourra atteindre 248 km/h. Prix canadien: 30 000$.

Un petit moteur n'a pas une structure assez robuste pour résister à la pression et à la chaleur continuelles générées par un turbocompresseur tournant au maximum et par un apport en essence excessif. Mais en jouant avec l'injection directe, le turbo et d'autres gadgets, un ordinateur de bord peut doper momentanément la puissance du petit quatre-cylindres, assez pour un dépassement rapide disons, mais pas assez pour que le moteur surchauffe ou n'explose. Après 15 secondes de surrégime, l'ordinateur referme bien sagement le papillon des gaz et fait ralentir le turbo. Ainsi, le moteur n'approche même pas ses limites thermodynamiques, assure Ford.

C'est un bon compromis. On roule en petite bagnole, relativement frugale à la pompe (7,2 L/100 km en moyenne, selon Ford), mais elle peut vous offrir la puissance d'une plus grosse auto juste quand on a besoin. Ou le goût.