Dix ans après avoir mis sur le marché son premier modèle hybride - l'Escape, un VUS -, Ford s'apprête à franchir un palier supplémentaire avec l'arrivée cet été de sa Focus électrique. La concurrence n'a qu'à bien se tenir.

Comme tout grand constructeur qui se respecte, Ford met l'accent sur l'économie de carburant. Rien de bien original en cette période inflationniste, pourrait-on dire. D'ici l'année-modèle 2013, 90% de ses véhicules vendus dans le monde proposeront tout de même au moins un moteur Ecoboost, alliant l'injection directe à la turbocompression et permettant des économies à la pompe ainsi que des réductions de gaz à la sortie du pot d'échappement.

Comme tout bon constructeur des temps modernes, Ford se branche à son tour. Il propose déjà son petit fourgon de livraison, le Transit Connect, dans une version électrique. Son C-Max, véhicule familial, sera exclusivement hybride sur le marché cet été. Et sa berline hybride haut de gamme Fusion sera branchable à compter de l'an prochain.

L'attraction de l'été sera cependant la venue sur nos routes de la Focus électrique, une compacte en tous points comparable aux versions à essence que l'on connaît. Les dimensions sont parfaitement identiques. La seule différence notable et accessoire est cette calandre semblable à celle de la nouvelle Fusion. Cette grille a pour but de distinguer la version électrique de ses soeurs à essence.

C'est évidemment sous le capot que se trouve la particularité de cette Focus. Son moteur électrique de 107 kW est associé à un bloc-batterie au lithium-ion d'une capacité de 23 kWh, légèrement inférieure à celle de la Nissan Leaf (24 kWh). Elle aussi possède un système de récupérartion d'énergie au freinage. Ainsi qu'un système de climatisation de la batterie.

Elle sera là «dans quelques semaines», dit-on du côté de Ford, chez les premiers concessionnaires certifiés pour la vendre - la liste de ceux-ci est à venir. La question brûle les lèvres: combien?

Ford annonce un prix initial de 41 199$, soit 2725$ de plus que sa concurrente, la Nissan Leaf. Cette différence interpelle au premier abord. En montant dans la voiture, on nuance rapidement.

La Focus a trois avantages sur la Japonaise. Son habitacle est d'une qualité globalement supérieure. Non pas en terme de sonorisation puisque toutes les deux sont parfaitement silencieuses. Mais en terme de finition. Astucieux au premier coup d'oeil, son coffre en deux compartiments offre cependant moins d'espace de chargement que celui de la Leaf.

Mécaniquement, il semblerait que l'Américaine possède plus de couple que la Japonaise - c'est dire, quand on connaît cette particularité très séduisante des voitures électriques. Cette observation préliminaire mérite cependant d'être validée lors d'un essai plus poussé (ce que l'on n'a pu faire).

Autre avantage, et non le moindre, Ford soutient que sa Focus se recharge complètement sur 240 volts en un peu plus de trois heures. C'est deux fois moins de temps qu'il n'en faut pour recharger la Leaf. Une particularité qu'elle devrait à sa batterie.

La batterie justement présente la même faiblesse que la concurrence: elle confère environ 160 km d'autonomie. Une distance qu'il faudra vérifier lors d'un essai au quotidien.

Malgré cette contrainte à laquelle on doit s'habituer dans l'immédiat, la Ford Focus électrique risque de contrarier les Nissan Leaf et Mitsubishi i-Miev.