Il existe encore - Dieu merci! - des automobiles pour ceux qui aiment être secoués dans les virages, ressentir avec acuité la moindre aspérité de la chaussée et se bagarrer avec un levier de vitesses un peu coriace. L'Abarth est de celles-là.

Prolongement naturel de la rondelette et inoffensive 500 de Fiat, cette citadine a pourtant une tout autre vocation. Elle joue les dragsters. Mue par un moteur 1,4 litre suralimenté par turbocompresseur (160 chevaux) à la sonorité étonnamment enivrante, cette Abarth ne craint pas de se frotter aux grosses cylindrées qui la toisent au feu rouge. Prenez garde. Cette auto est une petite bombe, mais sa consommation demeure raisonnable. Deux cuillères à café d'essence plutôt qu'une. La commande de sa boîte qui compte seulement cinq rapports n'est certainement pas un modèle de précision, mais à quoi bon s'en offusquer. L'élasticité de la mécanique se charge de masquer cette lacune, tout comme les errances du train avant sous de fortes accélérations. En revanche, l'Abarth n'est pas totalement parvenue à camoufler le manque de motricité dans des virages serrés négociés très rapidement. Un différentiel autobloquant l'aurait sans doute rendue plus efficace encore. Mais à quoi bon aujourd'hui avec toutes ces limitations de vitesse? L'Abarth permet une conduite sportive sans nécessairement craindre d'avoir la police à ses trousses. D'autant plus que cette version épicée s'immobilise plutôt bien.

Amusante à conduire dans un labyrinthe de rues encombrées, l'Abarth finit cependant par nous épuiser sur de longues distances. Normal, la suspension a considérablement été raffermie par l'ajout de ressorts et d'amortisseurs plus rigides, sans oublier la présence d'une barre antiroulis plus grasse à l'arrière. L'ensemble pignon et crémaillère n'est pas en reste et compte sur une démultiplication plus rapide pour accélérer les transitions. Or, le ressenti demeure vague et l'absence d'une colonne de direction télescopique n'arrange pas les choses. On a du mal à trouver la position de conduite idéale avec ce volant pratiquement collé au tableau de bord, tandis qu'on a l'impression d'avoir le pédalier sur les genoux.

Complètement décalée, cette 500 all'arrabiata rend hommage à Carlo Abarth (1908-1979) - préparateur d'origine autrichienne -, qui veilla à donner un supplément d'âme à plusieurs créations de la marque turinoise dans les années 60 et 70. Fiat n'était pas son seul client, toutefois. Le scorpion, signature de ce préparateur, a également été apposé sur certains modèles Simca, Autobianchi et Porsche.

Naturellement, la présentation extérieure de cette 500 Abarth diffère des versions standard. On note la présence de discrètes prises d'air supplémentaires, une double sortie d'échappement, des carénages plus agressifs, un becquet arrière et des jantes particulières. À l'intérieur, le traitement est plus sobre encore. Les baquets avant vous enveloppent comme une seconde peau, une jauge de suralimentation vient enrichir le bloc d'instrumentation, sans oublier un volant plus sportif qui n'attend que vos mains de citadin pressé.

Fiat 500 ABARTH

Prix: 23 995$

Verdict

Idéal pour faire ses courses (et la course) en ville.