Cadillac s'émancipe - enfin - de son complexe rétro-américain, ou si vous préférez: «J'aime les grosses». Avec l'ATS, Cadillac n'entend cette fois pas traîner dans le sillage des berlines sport allemandes qui dominent le marché. Des remous sont-ils à prévoir?

On efface tout et on recommence. Cette fois, pas question d'altérer, de tronquer ou d'amplifier une plate-forme existante de la General Motors. Que du neuf. Ainsi est née l'architecture Alpha.

Légère et compacte, celle-ci accepte un rouage à deux (à l'arrière) ou quatre roues motrices. L'une et l'autre de ces configurations veillent toutefois à répartir presque équitablement les masses entre les essieux, gage d'un comportement équilibré. Une approche «à la BMW», quoi. Le constructeur de Munich a également inspiré son rival américain dans la réalisation de la suspension avant et le montage de la direction.

Cadillac s'est naturellement inspiré aussi de la Série 3 de BMW pour établir le gabarit de l'ATS. D'ailleurs, les deux autos avancent sensiblement les mêmes cotes extérieures. À l'intérieur aussi, quoique les places arrière de l'allemande offrent, depuis sa refonte, un meilleur dégagement pour les genoux et la tête ainsi qu'une banquette plus moelleuse.

À l'avant, on ne se plaint pas. La position de conduite est agréable et facile à trouver. Les baquets les plus sportifs - offerts moyennant supplément - procurent une assise et un maintien de première qualité.

Une palette de choix

Sous le capot, c'est la chaise musicale. Et c'est tant mieux puisque le moteur de service est le quatre-cylindres 2,5 litres de la Malibu... N'y pensez même pas, même si sa puissance a été portée à 200 chevaux (contre 190 pour la Chevrolet) grâce à des collecteurs d'admission et d'échappement plus libres. Autre motif pour le bouder: ce moteur entraîne seulement les roues arrière par l'intermédiaire d'une boîte automatique à six rapports.

À l'autre bout de la section, on trouve le V6 3,6 litres. Costaud et parfaitement à son aise dans un véhicule aussi léger (à peine plus de 1500 kg), ce moteur soutient ici mieux la comparaison avec les V6 d'Audi ou de Mercedes. Le six-cylindres BMW demeure le plus onctueux, le plus musical et le plus vigoureux de tous.

Parmi les propositions de Cadillac, le moteur de choix apparaît plutôt sous les traits d'un quatre-cylindres suralimenté par turbocompresseur. D'une cylindrée de 2 litres, ce moteur de quelque 270 chevaux (*) livre sensiblement la même force de couple que le V6 3,6 litres, mais à un régime beaucoup moins élevé (2400 tr/min contre 4900 pour le six-cylindres).

Ce moteur suralimenté laisse libre cours à l'acheteur d'opter pour une boîte manuelle ou automatique. Préférez cette dernière, la valeur de revente de cette Cadillac n'en sera que meilleure et elle vous permettra aussi de profiter du rouage intégral. Un «luxe» dont est privée la version à «trois pédales».

Trop tôt pour dire si cette berline sport incitera la clientèle visée à divorcer de leur allemande ou japonaise. Sur papier comme sur la route, l'ATS a tout pour réussir. Un profil atypique, quelques douceurs et une volonté de bien faire. Mais cela ne suffira peut-être pas. «The Standard of the World», dans cette catégorie, ça s'écrit en allemand.

Verdict: Le plus dur sera de convaincre la clientèle.

* En cours d'homologation au moment de mettre en ligne.

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Il est trop tôt pour dire si cette berline sport incitera la clientèle visée à divorcer de leur allemande ou japonaise. Mais, sur papier comme sur la route, l'ATS a tout pour réussir.