Gros consommateurs de carburant et émetteurs de CO2 incorrigibles, les V12 ont de grands désavantages, mais chez BMW, on va continuer à en faire au moins jusqu'en 2023. 

La raison ? BMW suffit à peine à la demande.

C'est ce que deux patrons de BMW ont dit à l'émission britannique Top Gear lors d'une présentation en Angleterre de la berline M760Li.

Cette version sport de la Série 7 attire une clientèle particulière avec son V12 de 6,6 litres de 602 chevaux brûlant 17,7 litres d'essence super par 100 km en ville (11,9 L/100 km sur la route) et exhalant en moyenne 355 g de CO2 par kilomètre parcouru.

«Nous allons le conserver pour la durée de cette génération au moins, jusqu'en 2023, a dit le directeur de la division moteurs de BMW Michael Bayer, qui n'a pas exclu que BMW parvienne à produire un V12 compatible malgré le prochain resserrement des normes de pollution européennes.

D'ailleurs, la version qui arrivera bientôt en concession a été assagie à 577 ch. 

Le V12 de la a M760Li est plus populaire que prévu, a dit à Top Gear le responsable de la Série 7 chez BMW, Christian Metzger : «Depuis le lancement de cette voiture, on produit ces moteurs à pleine capacité», dit-il.

C'est au Moyen-Orient et en Chine que les V12 de BMW sont les plus populaires, ajoute-t-il, et ce malgré les taxes très élevées qui frappent ces gros consommateurs d'essence en Chine.

PHOTO BMW

La M760Li avec ses nouvelles moustaches BMW 40 % plus grandes que sur la calandre 2018.

Les V12 ont d'abord été développés pour les avions. La première BMW à moteur V12, la BMW Brutus, en 1917, était un châssis d'auto expérimental dans lequel on avait inséré le moteur de 47 litres que BMW fournissait aux avionneurs allemands Dornier, Heinkel et Focke-Wulf durant la Première Guerre mondiale.

Un reliquat de l'après-guerre

Les V12 font peu de vibration et ont été développés à l'extrême pour les avions légers et relativement frêles de la Seconde Guerre mondiale. Même dans les avions à hélice, ils ont été remplacés par les turbopropulseurs et il n'y en a plus en aviation.

Dans l'automobile, les V12 sont appréciés en raison de leur puissance, de leurs vibrations minimes et de leur son distinctif. Mais ils ont toujours été l'apanage des voitures sport ou de luxe, en raison de leur coût et de leur consommation d'essence élevée.

Ces moteurs sont un reliquat de l'après-guerre : une centaine de modèles sport ou de luxe ont été lancées entre 1945 et la fin du XXe siècle.

PHOTO TOP GEAR

La BMW Brutus à V12 était mue par un moteur d'avion.