Jugeant nécessaire d'opérer une schématisation de sa gamme, BMW assigne de nouveaux chiffres à ses modèles. Les impairs pour identifier les berlines et les familiales. Les pairs pour les coupés et les cabriolets. Ainsi, à compter de l'automne, on ne dit plus un coupé de Série 3, mais une Série 4. Tout simplement.

Après Audi et plus récemment Infiniti, BMW réforme la nomenclature de ses produits. Pour mieux les départager aux yeux du grand public? En théorie oui, mais le constructeur automobile de Munich poursuit également une autre stratégie: la possibilité de créer davantage de nouvelles déclinaisons. Un exercice dont raffole la marque allemande.

La tentation est grande de couper court et d'affirmer que la Série 4 est une copie conforme de la Série 3 avec deux portes en moins... Sans nier que les deux modèles partagent plusieurs composantes, la Série 4 à eu droit à des attentions auxquelles ses aïeules n'ont jamais eu droit depuis leurs débuts en 1991. À commencer par une silhouette distinctive et des dimensions qui lui sont propres. Ainsi, la Série 4 est plus large, plus longue et plus basse que le modèle qu'elle remplace. Cela se voit au premier coup d'oeil. Ces distinctions visent une meilleure stabilité, une ligne plus élancée et surtout, un déplacement du centre de gravité à moins de 500 mm du sol. Concrètement, cela veut dire 19 mm plus bas que celui de la berline de Série 3.

Tout en reprenant bien sûr les codes esthétiques propres à la marque (et à la Série 3), la Série 4 affiche de singuliers appendices aérodynamiques: des «Air Breather». Ces derniers consistent en de petites ouvertures pratiquées derrière les roues avant dans le but de favoriser l'écoulement de l'air au niveau des passages de roues de la BMW Série 4.

Même si elle adopte un matricule inédit, la Série 4 s'affiche sensiblement aux mêmes prix de vente que la Série 3 coupé. La différence, car il y a en une, réside dans la création de trois ambiances intérieures (Modern, Luxury, Sport) dans l'espoir d'inciter le consommateur à céder aux sirènes de la personnalisation. Un groupe M existe aussi. Ce dernier ne doit pas être confondu avec la m4, une déclinaison haute performance que BMW dévoilera dans les prochains jours.

Une intégrale dès le lancement

Cette fois, pas question de faire languir la clientèle. La Série 4 inscrira, dès son lancement à l'automne, une version à quatre roues motrices à son catalogue. Celle-ci sera offerte moyennant supplément. Une option incontournable si vous avez l'intention de vous déplacer en toutes saisons. Seul irritant: ce rouage intégral n'épouse pas la boîte manuelle. On doit donc s'en remettre à une semi-automatique à huit rapports. Précision utile: ces deux types de transmission comportent la fonction «arrêt et redémarrage automatiques» pour limiter la consommation de carburant.

Pour son lancement au Canada, la Série 4 mise sur des mécaniques turbocompressées à essence. En entrée de gamme (428i), on retrouve un quatre-cylindres 2 L suralimenté. BMW propose pour l'heure une seule alternative à ce moteur: le six-cylindres 3 L, également turbocompressé. C'est ce dernier qui animait la Série 4 lors du lancement international de ce modèle la semaine dernière au Portugal.

Profitant d'une répartition idéale (50-50) de ses masses entre les trains avant et arrière, la Série 4 se distingue de la berline de Série 3 par la configuration particulière de son châssis. Ainsi, le carrossage, la voie et le centre de roulis ne sont pas les mêmes entre ces deux modèles. En outre, le coupé bénéficie de renforts spécifiques. Ceux-ci contribuent à la précision et à la rapidité directionnelle.

On peut discourir encore longtemps des changements et des améliorations apportés au châssis de la Série 4. Mais au final, c'est l'expérience sur la route qui compte. Par rapport à la version précédente, elle représente un fantastique bond en avant. La Série 4 est mieux suspendue, plus rapide, plus stable et surtout, plus sportive.

Par rapport à la berline de Série 3 actuelle, les différences sont plus subtiles. Dans le cadre d'une utilisation quotidienne, on note un roulement plus ferme, une direction plus franche et des mouvements de caisse mieux contrôlés. Aussi, une stabilité accrue à vitesse de croisière et dans les virages ouverts. Dans les courbes plus serrées, on relève également une plus grande agilité. Cependant, c'est sur un circuit que l'on découvre le plein potentiel de cette Série 4 pour peu que l'on atténue l'intervention des aides à la conduite en positionnant la commande de régulation du comportement dynamique en mode Sport ". Ce mode, hélas, n'est proposé qu'avec l'ambiance Sport ou le groupe M. Dommage, car il permet de savourer - sur un circuit et seulement sur un circuit - les qualités sportives de cette auto, beaucoup moins mièvre que la Série 3 dont elle dérive.

À bord, on se retrouve en terrain de connaissance avec les deux compteurs rapprochés, le volant placé en position légèrement haute, la direction lestée, mais archiprécise, la commande de boîte de vitesses ferme (manuelle) ou imprécise (automatique). Et, toujours, cette subtile impression d'être assis juste au centre de gravité de la voiture que l'on conduit. Quant aux centimètres supplémentaires, ils sont entièrement consacrés à l'amélioration de l'espace aux places arrière - il est acrobatique de les rejoindre et de s'en extraire - et au volume du coffre.

Nouvelle dénomination, caractère sportif plus trempé, la Série 4 risque de rassurer les esthètes qui reprocheraient à BMW de s'embourgeoiser. La Série 4 les confondra, pour peu qu'ils trouvent un lieu sûr et autorisé pour la piloter.

L'essentiel

> Marque/Modèle : BMW Série 4

> Fourchette de prix : 44 900 $ à 55 600 $

> Garantie de base : 4 ans/80 000 km

> Consommation réelle : 11,1 L/100 km (estimation)

> Visible dans les concessions : Automne 2013

> À considérer : Audi A5, Infiniti Q60, Mercedes Classe C Coupé

> Pour en savoir plus : www.bmw.ca

Technique

> Moteur (essence) : L6 DACT 3 litres turbo

> Puissance : 300 ch entre 5800 et 6000 tr/min

> Couple : 300 lb-pi entre 1300 et 5000 tr/min

> Poids : 1694 kg

> Rapport poids-puissance : 5,64 kg/ch

> Mode : Propulsion

> Transmission de série : Manuelle 6 rapports

> Transmission optionnelle : Semi-automatique 8 rapports

> Direction/Diamètre de braquage (m) : Crémaillère/11,8

> Freins av-arr : Disque/Disque

> Pneus (av-arr) : 225/40R19 - 255/35R19

> Capacité du réservoir/Essence recommandée : 60/Super

On aime

> Châssis très équilibré

> Disponibilité du rouage intégral

> Présentation soignée

On aime moins

> Diamètre de braquage

> Réelles sensations uniquement en mode Sport +

> Des options, toujours des options