Le constructeur allemand Audi, propriété du mastodonte Volkswagen, a installé un logiciel illégal destiné à modifier les tests d'émissions sur 24 000 de ses véhicules diesel, nouvel épisode dans le scandale des moteurs truqués, a annoncé le ministre allemand des Transports jeudi.

Audi «a installé un dispositif de déconnexion non-autorisé», a déclaré Alexander Dobrindt lors d'une conférence de presse, cité par l'agence dpa.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du constructeur a assuré que la marque haut de gamme d'Ingolstadt travaillait «étroitement avec les autorités».

Selon M. Dobrindt, la fraude concerne 24 000 nouveaux véhicules diesel en Europe, dont 14 000 en Allemagne, et avait pour but de les faire passer pour plus verts qu'ils n'étaient vraiment.

Aucun véhicule truqué d'Audi n'avait été jusqu'alors découvert en Allemagne, affirme l'agence dpa.

Aux États-Unis, la marque avait déjà été mise en cause pour quelque 80 000 véhicules truqués dans le cadre du scandale Volkswagen, révélé en septembre 2015 et qui concerne 11 millions de véhicules diesel du groupe dans le monde équipés d'un logiciel destiné à les faire passer pour plus écologiques.

Une partie des véhicules incriminés étaient munis de moteurs diesel trois litres développés par Audi.

En ce qui concerne la fraude révélée jeudi, Audi avait installé le logiciel similaire, capable de détecter lorsque les véhicules étaient en phase de tests et donc de modifier les valeurs des émissions polluantes, a indiqué M. Dobrindt.

La tricherie a été découverte mercredi sur des véhicules des séries A8 et A7, des grosses cylindrées construites entre 2009 et 2013 et équipées de moteurs V6 et V8, selon Alexander Dobrindt.

C'est la première fois que l'on découvre la présence de ce logiciel sur ce type de grosses cylindrées.

«Il est évident que ces véhicules ne peuvent pas rester en l'état et doivent être rappeler», a-t-il déclaré.

Mi-mars, la justice allemande avait perquisitionné plusieurs locaux d'Audi dans le cadre d'une vaste enquête en Allemagne pour déterminer les responsabilités dans le scandale.

Audi fait également face à d'autres problèmes, comme la perte de terrain face à ses compatriotes Mercedes-Benz (groupe Daimler) et BMW, et une chute des ventes en Chine liée à un conflit avec ses distributeurs dans le pays.

Le patron d'Audi, Rupert Stadler, avait admis il y a une dizaine de jours que sa marque traversait une «période difficile» depuis l'éclatement du scandale du diesel il y a un an et demi.