Le contraste est frappant. Largement plébiscitée en Europe, la petite Audi A3 a, jusqu'ici, connu une carrière difficile en Amérique. Cette fois, la «petite» Audi est au rendez-vous et, pour mieux séduire, elle se décoiffe à la volée.

Pour séduire en Amérique, l'Audi A3 abandonne sa carrosserie cinq portes au profit d'une autre, plus classique, à trois volumes. Celle-ci prend les traits d'une berline, mais Audi en extrapole aussi un cabriolet. Cependant, il faudra faire preuve de patience, car cette déclinaison à ciel ouvert n'apparaîtra qu'au cours du troisième trimestre de 2014, donc en plein coeur de l'été.

Campé sur de grandes roues qui la raccourcissent visuellement et font oublier l'allongement du porte-à-faux arrière, ce cabriolet cultive l'élégance davantage que la puissance. Pour vous qui voulez tout savoir, sachez que ce type de carrosserie existait déjà en Europe. La décision de l'importer témoigne à elle seule de l'ambition du constructeur allemand de s'imposer dans ce segment appelé à croître au cours des prochaines années. Cela dit, par rapport au modèle antérieur, cette version plein air occupe plus d'espace. Sa longueur est passée de 4240 à 4420 mm et sa largeur de 1770 à 1790 mm. Et pourtant, malgré des dimensions revues à la hausse, l'A3 Cabriolet pèse quelque 60 kg de moins que le modèle précédent. Une performance obtenue grâce à une construction allégée dont Audi se fait une spécialité depuis quelques années déjà.

Un peu de technique

Sous le capot, un quatre-cylindres 2 L suralimenté de 220 chevaux entraîne les - quatre - roues motrices. En effet, contrairement aux précédentes A3 vendues chez nous, les «nouvelles» bénéficieront d'office d'un rouage intégral de série. Précision utile, il ne s'agit ici pas du système à prise constante de la marque aux anneaux (Quattro), mais bien d'un dispositif temporaire qui veille à transmettre puissance et couple aux roues antérieures en cas de besoin seulement. Donc, en fonctionnement normal, l'embrayage dirige la majeure partie du couple moteur aux roues avant; si la traction y est insuffisante, il le redirige, en l'espace de quelques millisecondes et en continu, vers le train arrière. Cette transition entre les essieux est imperceptible.

Disposé transversalement, le moteur se trouve boulonné à un châssis conçu par le groupe Volkswagen et portant le nom de code MQB. Celui-ci est le même utilisé par la future Golf qui arrivera dans nos rues l'hiver prochain. Cette architecture toute neuve présente une meilleure répartition du poids entre l'avant et l'arrière (54/44) et, surtout, une direction qui est plus affûtée en raison de son repositionnement plus près de l'axe des roues. La suspension avant est de facture classique, mais à l'arrière, on trouve un montage plus complexe avec bras multiples.

Pour faire transiter la puissance au sol, Audi limite son offre canadienne à une boîte double embrayage à sept rapports. Un bon choix étant donné l'efficacité et la rapidité de cette transmission qui se double d'une sélection au volant. Mais regrettons tout de même l'absence d'une manuelle, pourtant offerte en Europe. Cette dernière a un guidage à la fois précis et souple et un embrayage agréable.

Dans les virages, ce cabriolet allemand colle littéralement à la route. On note quelques remontées parasites dans la direction au passage de grandes déformations, mais le reste de la caisse demeure exempt de vibrations. La redistribution des masses conjuguée au repositionnement du boîtier de direction a permis d'alléger le train avant sans le laisser flotter et de renvoyer dans le volant des sensations très nettes. Certains automobilistes apprécieront la douceur de sa direction et sa légèreté. D'autres, en revanche, regretteront qu'elle ne soit pas plus ferme. Une solution existe, mais celle-ci entraînera vraisemblablement un débours additionnel avec le Drive Select. Celui-ci permet de personnaliser le fonctionnement de composants tels le papillon de gaz, la boîte de vitesse, la suspension et, naturellement, la direction. Au conducteur de choisir à la carte l'un des cinq modes offerts: confort, automatique, dynamique, individuel et efficacité énergétique.

En mode dynamique, les mouvements de caisse sont correctement maîtrisés. Le train arrière réagit avec finesse, et une kyrielle d'assistances électroniques compense - jusqu'à un certain point, évidemment - les erreurs d'appréciation du pilote. Même si elle ne rechigne pas de se faire bousculer un peu, cette A3 se destine avant tout à la balade tranquille.

Haut de gamme concentré

Audi Canada compte évidemment sur l'A3 pour élargir sa clientèle, mais attendons de connaître les prix et les caractéristiques (de série et en option) avant de se prononcer sur ses chances de succès au pays. Il ne faut pas s'en cacher, la revitalisation de ce modèle d'entrée de gamme correspond à un courant qui traverse actuellement l'industrie de l'automobile. En effet, de nombreux acheteurs se disent ouverts à dépenser autant, si ce n'est davantage, pour un véhicule plus petit, mais aussi performant et richement équipé. Et sur cet aspect, avec son catalogue d'options très sophistiquées, l'A3 ne demande qu'à se transformer en voiture de luxe.

Loin d'être un sous-produit, la «petite» Audi respecte enfin l'esprit de la marque avec une finition très valorisante et surtout très pointilleuse dans le détail, même le plus banal. Comme les buses d'aération. Celles-ci comportent plus de 30 pièces chacune (il y en a 4) et permettent un balayage large ou un flux très ciblé.

Fidèle à la toile

Assemblée à l'usine hongroise de Györ, l'A3 Cabriolet s'en remet toujours à un toit classique en toile. Entièrement électrique, cette capote se replie ou se déploie en l'espace d'une vingtaine de secondes. C'est un peu long comparativement à ce qui se fait chez la concurrence. Cela dit, si nécessaire, l'opération pourra se faire à un arrêt au feu rouge, mais il est aussi possible de la réaliser en roulant jusqu'à 50 km/h.

Le choix de s'en remettre à un toit classique en toile, qui contribue à maintenir les dimensions du cabriolet A3 dans des proportions raisonnables, a également permis de ménager l'habitabilité aux places arrière. La capote, qui se replie en «K» sans occuper trop d'espace, n'a pas imposé d'avancer la banquette, comme sur la plupart des découvrables. Les passagers arrière ne sont donc pas obligés d'avoir des notions de yoga, comme c'est souvent le cas à bord d'autres modèles de cette catégorie.

Quant au coffre, sa contenance varie de 320 à 680 L. Ce volume est seulement atteint une fois le toit en place et les dossiers des sièges rabattus. Par ailleurs, une très efficace soufflerie pousse de l'air chaud sur la nuque des occupants des places avant afin de permettre aux irréductibles de conduire au grand air, même lorsque la température extérieure ne dépasse pas quelques degrés. Mais cela, vous ne pourrez que l'expérimenter dans un an...

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Les frais de déplacement et d'hébergement liés à ce reportage ont été payés par Audi AG.

On aime

> La qualité de construction

> La douceur de la conduite

> Le zeste du 2 litres

On aime moins

> Le prix qui s'annonce corsé

> Les places arrière mesurées

> Absence d'une boîte manuelle

Ce qu'il faut retenir

> Fourchette de prix : 42 000 $ à 47 000 $ (estimation)

> Frais de transport : nd

> Garantie de base : 4 ans / 80 000 km

> Consommation réelle : 9,3 L/100 km

> Visible dans les concessions : Été 2014

> Pour en savoir plus : www.audi.ca

> Moteur : L4 DACT 2 litres Turbo

> Puissance : 220 ch à 4 450 tr/mn

> Couple : 258 lb-pi entre 1500 et 4300 tr/mn

> Poids : 1537 kg (estimation)

> Rapport poids/puissance : 6,98 kg/ch

> Mode : intégral

> Transmission de série : semi-automatique, 7 rapports (S-tronic)

> Transmission optionnelle : aucune

> Direction/diamètre de braquage : crémaillère/10,9 mètres

> Freins avant/arrière : disque/disque

> Pneus : 225/40R18

> Capacité du réservoir de carburant/carburant recommandé : 55 litres/super