Il a suffi de quelques années - et de l'acharnement des constructeurs allemands - pour que cette motorisation réservée, pensait-on, aux périodes de crise et aux gros rouleurs, retrouve des couleurs. Aujourd'hui, cette mécanique autrefois fumante et anémique a acquis une aura technologique tout en se payant le luxe de donner certaines leçons de protection de l'environnement, encore que dans ce domaine, il y ait lieu d'en débattre. Tout dépend de ce que l'on mesure. S'il émet moins de CO2 qu'un moteur essence, il est moins bien placé pour les émissions de NOx - oxydes d'azo-te - et de particules.

Pas de doute, il s'agit d'un mouvement de fond. Au cours de la dernière année, la part de marché du diesel aux États-Unis (ce sont eux qui dictent les tendances en Amérique) ne cesse d'augmenter et les analystes estiment qu'il représentera 10% des ventes de véhicules neufs d'ici 2018.

En prenant en compte toutes les composantes, y compris le prix plus élevé associé à cette mécanique, on peut considérer que, pour un particulier, cette motorisation est rentable dès 25 000 km par an. Pourtant, plusieurs acheteurs ne se soucient pas de ce genre de calcul. Pour eux, c'est d'abord l'agrément du diesel qui importe.

Les moteurs de dernière génération n'ont strictement rien à voir avec les diesels "agricoles" d'hier. L'injection directe, la suralimentation par turbocompresseur et la technologie de la rampe commune, laquelle dose la quantité de carburant introduite dans chaque cylindre, commencent, en Amérique à tout le moins, à avoir raison des idées reçues. La plupart des constructeurs proposent des motorisations silencieuses, puissantes et économiques dont les niveaux de consommation sont si modérés qu'ils rivalisent avec ceux enregistrés par les véhicules hybrides (essence/électricité) sur un trajet autoroutier.

Technologie similaire, attraits distinctifs

Volkswagen décline la Jetta turbodiesel en deux livrées - Comfortline et Highline -, contre une seule pour Chevrolet. Cette dernière est non seulement financièrement plus abordable, mais aussi mieux équipée que l'allemande si l'on compare les caractéristiques offertes de série et en option. Bien que la marque américaine facture une somme plus élevée pour les frais de transport et de préparation, les commodités sont beaucoup plus abondantes. Ainsi, on retrouve sans frais supplémentaires une boîte semi-automatique (un supplément de 1400$ chez Volkswagen), le système Onstar et des capteurs d'angles morts, pour ne nommer que celles-là. Avantage donc à la Chevrolet.

Au chapitre de la présentation intérieure, la Cruze marque encore des points. Ses aménagements sont plus léchés que ceux de la Jetta, et ce, dans tous les domaines de comparaison.

Au-delà des équipements et de l'apparence, il y a le confort et l'habitabilité. De ce côté, nos deux protagonistes font pratiquement jeu égal. Cela dit, la Jetta soigne mieux les occupants qui prendront place à l'arrière, surtout au niveau des jambes et des hanches. Les jeunes enfants préféreront sans doute la Cruze pour le coussin surélevé de sa banquette qui leur assurera une meilleure vue sur le monde extérieur. Quant au coffre, la Volkswagen l'emporte sur sa rivale en raison de son volume, mais aussi de son accessibilité supérieure due notamment à son échancrure plus large.

Du muscle et des reprises

Ne vous laissez pas distraire par la faible puissance (chevaux-vapeur) de ces deux mécaniques. Ici, tout est question de couple et les deux en regorgent, de sorte que vous avez toujours l'impression d'en avoir (beaucoup) sous le pied droit... À la fois confortable et énergique, le turbodiesel de Volkswagen apparaît plus "élastique" que celui de Chevrolet et plus silencieux, à froid surtout.

Le moteur de la Cruze ne démérite pas pour autant. Il s'avère plus vif à moyens et à hauts régimes que son homologue allemand et consomme moins de carburant. À cela s'ajoute une autonomie encore meilleure en raison de la capacité supérieure de son réservoir (voir survol technique).

Au volant de ces compactes, il faut mettre au vestiaire les vocalises et les montées en régime rageuses d'une motorisation essence, souvent mordante. En dépit du poids plus élevé de cette mécanique, le comportement routier de nos deux rivales est sensiblement équivalent à celui observé sur les versions essence. La souplesse et la force de couple du 2 L de Chevrolet font oublier le manque de réactivité de la boîte semi- automatique à six rapports; tandis que la boîte à double embrayage de la Volkswagen est fidèle à elle-même, c'est-à-dire excellente.

La Cruze s'avère une routière agréable et prévisible. Elle prend peu de roulis et le châssis fait preuve d'une belle rigidité. La direction paraît surassistée et mollasse, mais la faute incombe en grande partie à la qualité très moyenne des pneumatiques. Dommage! Le confort général est bon, seuls les amortisseurs apparaissent trop souples lorsque le véhicule circule à faible allure sur une chaussée mal revêtue.

La Jetta, pour sa part, contient mieux ses mouvements de caisse et sa direction guide plus précisément les roues directrices. Sa suspension arrière sautille étrangement sur un mauvais revêtement à vitesse modérée, ce qui ne fait pas d'elle la plus confortable des deux. Ses aides à la conduite sont finement réglées, entendez par là qu'elles ne se déclenchent pas aussitôt que la situation se corse, donnant ainsi au conducteur le choix de réagir.

Bien qu'il lui reste encore certains éléments à maîtriser en matière de confort acoustique, la Cruze représente sans doute le meilleur achat de l'heure dans cette catégorie appelée à grandir très prochainement.

Chevrolet Cruze diesel

> Prix : 24 945$



> Frais de transport et de préparation: 
1550$



> Garantie de base : 
3 ans/60 000 km



> Consommation moyenne réelle : 
6,3 L/100 km



> Pour en savoir plus : 
www.gm.ca

> Moteur (essence) : L4 DACT 2 litres turbodiesel

> Puissance : 151 ch à 4000 tr/min

> Couple : 151 lb-pi à 4000 tr/min

> Poids : 1576 kg

> Rapport poids-puissance : 10,4 kg/ch

> Mode: Traction

> Transmission de série : Semi-automatique 6 rapports

> Transmission optionnelle : Aucune

> Direction/Diamètre de braquage (m) : Crémaillère/10,9

> Freins av-arr : Disque/Disque

> Pneus (av-arr) : 215/55R17

> Capacité du réservoir : 59 litres

> Essence recommandée: Diese

Volkswagen Jetta TDI

Prix : 24 190$ à 28 690$

Frais de transport et de préparation: 1395$

Garantie de base : 4 ans/80 000 km

Consommation moyenne réelle : 6,8 L/100 km

Pour en savoir plus : www.vw.ca

Moteur (essence) : L4 DACT 2 litres turbodiesel

Puissance : 140 ch à 4000 tr/min

Couple : 236 lb-pi entre 1750 et 2500 tr/min

Poids : 1441 kg (Aut. DSG)

Rapport poids-puissance : 10,2 kg/ch

Mode: Traction

Transmission de série : Manuelle 6 rapports

Transmission optionnelle : Semi-automatique 6 rapports

Direction/Diamètre de braquage (m) : Crémaillère/10,7

Freins av-arr : Disque/Disque

Pneus (av-arr) : 205/55R16

Capacité du réservoir : 55 litres

Essence recommandée: Diesel