Les nouvelles Ford Fiesta et Mazda2 ont-elles beaucoup à perdre dans cette catégorie des sous-compactes en perte de vitesse? Ou, au contraire, peuvent-elles relancer cette catégorie?

Il ne fait pas bon vendre des petites voitures par les temps qui courent. D'après les derniers chiffres de ventes par catégorie dont on dispose à ce jour, les modèles dits «d'entrée» (les moins chers) ont stagné au cours des neuf premiers mois de l'année, à -0,5%. Comme le ralentissement économique touche particulièrement leur clientèle, les sous-compactes sont en très net recul, à -19,2% pour la même période.

Et pour cause. L'essence est encore à un prix relativement raisonnable, l'offre de sous-compactes n'était pas pléthorique et très emballante jusqu'à il y a peu et, pour clore, les prix ne sont pas toujours concurrentiels par rapport à des modèles compacts, voire intermédiaires.

«Pour la Fiesta équipée de plusieurs options, par exemple, son prix augmente vite et est alors comparable à une compacte, voire une intermédiaire», souligne notre confrère Éric LeFrançois, coauteur de l'ouvrage L'Auto 2011.

Yan Cimon partage cet avis. «La concurrence vient de véhicules légèrement plus gros en raison des rabais, des conditions de financement et d'un retour à la location. Cette catégorie des sous-compactes est peut-être un peu victime des rabais importants pour des modèles un peu plus gros», affirme ce professeur au département de management de l'Université Laval, spécialiste de l'industrie automobile.

La Fiesta et la Mazda2 n'arriveraient donc pas au bon moment? «Plus ou moins, répond M. Cimon. Le crédit à la consommation a bien tenu au Canada et on n'a pas connu la crise de nos voisins du Sud. Le moment opportun d'un lancement, ce n'est jamais évident. Ce n'est pas ici une erreur stratégique majeure.»

Peuvent-elles alors être victimes de la perte de vitesse de la catégorie? Selon Martin Paquette, directeur des ventes de Boisvert Ford à Boucherville, la réponse est non. «La Fiesta peut être l'une des responsables de la remontée du marché des sous-compactes», ajoute-t-il. Yan Cimon n'est pas d'accord: «Il y a quelques mois, oui. Aujourd'hui, je serais plus prudent. Ce ne sont pas ces Fiesta et Mazda2 qui pourront relancer la catégorie.»

Les constructeurs concernés et leurs concessionnaires voient l'embellie poindre au lendemain d'une hausse marquée des prix de l'essence à la pompe. «La vie des sous-compactes s'annonce rude, à moins que la hausse du prix du pétrole soit magistrale», conclut M. Cimon.