Les personnes âgées sont plus susceptibles que les jeunes conducteurs de détecter les situations dangereuses quand elles sont au volant, mais elles sont plus vulnérables aux manoeuvres imprévues des autres usagers de la route.

Ces résultats d'une étude israélienne illustrent que l'âge n'a pas que des inconvénients pour la conduite automobile. «Les automobilistes du troisième âge tirent profit de leur grande expérience pour compenser leurs limitations fonctionnelles», explique l'auteur de l'étude, Avinoam Borowsky, de l'Université Ben-Gourion, qui l'a publiée dans la revue Accident Analysis and Prevention. «Les jeunes conducteurs, notamment, sont moins attentifs après un premier événement, alors que les conducteurs expérimentés, qu'ils soient vieux ou non, ne relâchent pas leur vigilance. Cela explique pourquoi la proportion des personnes âgées parmi les automobilistes impliqués dans un accident n'augmente pas aussi vite que leur nombre sur la route.»

Le psychologue israélien a montré six films à 57 cobayes en enregistrant le mouvement de leurs yeux. Le tiers étaient jeunes, avec une moyenne d'expérience de conduite de 2,7 mois, un autre tiers étaient d'âge moyen, avec une moyenne d'expérience de 7,3 ans, et un autre tiers étaient de l'âge d'or, avec une moyenne d'expérience de 37,5 ans. La capacité des participants à surveiller les films pour détecter les dangers et la rapidité de détection étaient mesurées.

Élément négatif

«Le seul élément négatif pour les personnes âgées était qu'elles présumaient un comportement exemplaire de la part des autres automobilistes, dit M. Borowsky. Elles s'attendaient par exemple à ce qu'une voiture mette toujours son clignotant pour tourner, ne freine pas trop brusquement, fasse ses arrêts réglementaires et ne roule pas trop vite. Ça les désavantageait dans les intersections et lorsqu'elles se retrouvaient derrière une personne attendant pour se garer. Quand elles échappaient de peu à un danger, elles avaient aussi plus tendance à considérer que la faute revenait à l'autre automobiliste. Les jeunes et les conducteurs d'âge moyen étaient davantage prêts à reconnaître leurs erreurs, par exemple avoir suivi de trop prêt.»

Dans le cas d'un conducteur attendant pour se garer en parallèle mais n'ayant pas mis son clignotant, les personnes âgées commençaient à freiner après que l'autre automobiliste eut commencé à reculer, alors que les plus jeunes freinaient dès qu'ils voyaient que l'autre voiture était immobilisée.

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