Les industriels allemands de l'automobile se montrent inquiets de leur approvisionnement en terres rares, des minéraux stratégiques indispensables pour les voitures électriques et auxquels la Chine est accusée de restreindre l'accès.

«Des difficultés d'approvisionnement ou un renchérissement extrême de ces métaux se répercutent sur la compétitivité de nos entreprises. C'est pourquoi nous avons besoin d'un engagement étroit des politiques en charge de la question, qui nous assure la disponibilité de ces matières premières», a déclaré lundi le patron de la Fédération de l'automobile VDA, Matthias Wissmann, à l'AFP.

L'Allemagne a adopté la semaine dernière une série de mesures pour sécuriser l'accès de ses industriels à ces matériaux, produits à 97% en Chine, mais dont les deux tiers des réserves se trouvent dans d'autres pays.

Le numéro un mondial de la sous-traitance automobile, Bosch, qui utilise notamment ces terres rares pour fabriquer des éléments de moteurs électriques, juge «vital» d'en sécuriser l'accès dans la prochaine décennie.

Il est «nécessaire d'exploiter les réserves qui ne le sont pas. Si l'on ne veut pas retarder le développement de la voiture électrique, il faut le faire maintenant», a déclaré un porte-parole du groupe à l'AFP.

De son côté, le premier constructeur automobile européen Volkswagen «observe avec une grande attention le marché des terres rares et ses évolutions», a expliqué un porte-parole.

«Si pour des raisons géopolitiques, il devait y avoir une pénurie, nous voyons des possibilités de compenser sous la forme par exemple de nouveaux projets miniers au Vietnam ou en Australie», a-t-il ajouté.

Volkswagen n'utilise pour l'instant qu'en «quantités réduites» les terres rares, mais elles «constituent un élément de base pour la mise en oeuvre de certaines technologies dans les véhicules hybrides ou électriques», a-t-il souligné, citant l'un d'eux, le néodyme, employé dans les moteurs électriques.