Quelques semaines avant la relance en Bourse de General Motors, le constructeur automobile chinois SAIC envisage, «si les conditions sont favorables» d'investir pour acheter un bloc d'actions minoritaire, mais appréciable.

C'est ce que rapporte le correspondant en Chine de l'agence de presse Bloomberg, qui cite le président du conseil d'administration de SAIC, Hu Maoyuan.

En Chine, le gouvernement oblige les entreprises étrangères à oeuvrer dans des coentreprises à parts égales avec des partenaires chinois. SAIC était un proche collaborateur de GM il y a 10 ans, bien avant que GM ne fasse faillite en juin 2009, soit retiré de la Bourse et à toutes fins pratiques nationalisé par les États-Unis et le Canada. Maintenant que GM s'est restructurée et qu'il va mieux, les gouvernements américain et canadien s'apprêtent à vendre des actions en Bourse et SAIC se dit très intéressé: «GM est un important partenaire stratégique pour nous, a dit M. Hu à Bloomberg. Nous ne connaissons pas en détail les conditions de l'émission d'actions. Nous prendrons la bonne décision quand nous serons plus au courant.»

Reuters avait déjà rapporté samedi des informations non confirmées sur un éventuel achat d'actions de GM par SAIC.

GM se trouve en ce moment durant la période de discrétion stipulée par la loi à l'aube d'une entrée en Bourse et ne peut commenter les rumeurs. On sait déjà que les actions mises en vente pourront être acquises par des investisseurs étrangers, mais les lignes directrices diffusées par le Département du Trésor américain ne sont pas tout à fait claires sur la proportion des actions qui sera offerte hors de l'Amérique du Nord.

«Nous prévoyons que les investisseurs potentiels seront sollicités dans des géographies multiples, avec un focus sur les investisseurs nord-américains», peut-on lire dans un document du Trésor américain énonçant les lignes directrices de la remise en Bourse de GM. Le document ajoute qu'il s'attend à ce qu'aucun investisseur ou groupe d'acheteurs ne puisse acquérir un bloc d'actions disproportionné.

Toutes sortes de rumeurs circulent sur les intentions de constructeurs automobiles rivaux de GM. Ainsi, Carlos Ghosn, président de l'Alliance Renault-Nissan, en a tué une lundi en indiquant que ses deux compagnies ne sont pas intéressées à investir dans GM.

Le Trésor américain détient 61% des actions de GM, et les gouvernements canadien et ontarien 9%. Ils détiennent ces actions après avoir exécuté un plan de sauvetage de 50 milliards de dollars financé avec les fonds publics.

SAIC (Shanghaï Automotive Industry Corporation) possède ses propres marques, soit Roewe (d'anciens modèles rachetés à Rover) ; Nanjing Automobile (Group) Corporation (y compris la marque MG Cars) et SsangYong (51%). Outre sa coentreprise avec GM, SAIC a aussi un partenariat du même genre avec Volkswagen.

Sources: Agence Bloomberg, Agence Reuters; Département du Trésor américain.