Près d'une centaine de concessionnaires Chrysler au Canada pourraient vendre la Fiat 500 l'année prochaine, selon ce qu'a appris L'Auto-monvolant. Au cours du mois de septembre, ceux-ci devraient en savoir plus quant aux conditions requises. Conditions qui ont été clarifiées aux États-Unis, où leurs homologues ont été quelque peu rassurés.

Sur les 440 concessionnaires canadiens que compte le groupe Chrysler, «entre 50 et 125» d'entre eux ont été ciblés pour accueillir dans leurs murs la petite italienne, selon ce qu'a confié à L'Auto-monvolant Daniel Labre, porte-parole de Chrysler Canada. Cette large fourchette a été établie entre autres à la suite d'une tournée d'information sur les futurs produits qu'a mené la direction en juillet dernier. Il y a fort à parier qu'un écrémage se fera pour aboutir à une sélection définitive d'ici décembre.

Ne connaissant toujours pas les modalités d'obtention et d'installation de la franchise, les concessionnaires canadiens devraient en savoir beaucoup plus lors d'une réunion qui sera tenue au cours de ce mois de septembre à Orlando, d'après l'un des concessionnaires de la région montréalaise interrogé. Quoiqu'il en soit, le processus de sélection sera similaire à celui qui a cours aux États-Unis, a précisé Daniel Labre. Les 400 concessionnaires américains pré-sélectionnés convoqués lundi à Detroit ont dorénavant trois semaines pour soumettre un projet. Chrysler choisira en octobre ceux qui écouleront la 500 dans 165 marchés métropolitains à fort potentiel. Un nombre susceptible de passer à 200 lorsque la gamme sera plus étoffée.

Car les concessionnaires américains n'auront pas que la deux portes à hayon à proposer. Elle sera d'abord accompagnée de sa version décapotable en 2011. Puis, en 2012, de sa version performance qu'est la Abarth et de sa version électrique. Pour le Canada, la 500 à hayon et la décapotable sont confirmées, l'une pour février 2011, l'autre pour le printemps suivant. La Abarth l'est également, mais la date est encore inconnue. Aucune confirmation n'a été donnée par contre pour la version électrique.

Il n'y a pas qu'au dessus de cette dernière que l'incertitude plane. Du côté de Chrysler Canada, on soutient qu'il n'y a rien de confirmer quant à un retour au pays d'Alfa Romeo. «La décision va être prise en temps et lieu, mais on ne peut pas dire aujourd'hui qu'il va y en avoir ou pas», dit M. Labre.

Aux États-Unis, les futurs concessionnaires Fiat espèrent être les premiers à recevoir les produits Alfa. La division sportive revient sur le marché américain dans deux ans. Selon des concessionnaires américains indiscrets, il y aura jusqu'à sept modèles d'ici quatre ans.

Chrysler a rassuré lundi ses concessionnaires américains quant aux investissements initiaux requis pour accueillir les produits Fiat. Dans un premier temps, le groupe n'exigera pas de leur part de disposer de salles d'exposition et d'installations de services après-vente distinctes. Un espace dédié à trois ou quatre voitures sera suffisant pour débuter. Il en ira vraisemblablement de même chez les concessionnaires canadiens. «On veut que la marque soit reconnue de la même façon en Amérique du Nord», dit Daniel Labre.

Cependant, chez nos voisins du sud, cette disposition sera idéalement transitoire. On ne cache pas qu'à terme, on souhaiterait voir «une concession complètement séparée plutôt qu'une salle d'exposition séparée», comme l'a dit lui-même le porte-parole de Chrysler aux États-Unis, Ralph Kisiel. Les concessionnaires auront toute latitude pour évoluer en ce sens. D'autant plus si la gamme de produits est là. Car il faudra bien penser à s'agrandir s'il y a non pas un, mais 10 modèles à vendre.

Certains analystes sont sceptiques. Investir dans du béton pour (re)lancer une marque presque inconnue qui propose initialement peu de produits peut être risqué. Sans compter que cela peut affaiblir les autres divisions de Chrysler qui sortent à peine la tête de l'eau.