Une grève et son dénouement, dans une usine Honda en Chine, vient de montrer encore une fois combien la main d'oeuvre est ridiculement bon marché dans ce pays.

L'agence Bloomberg rapporte que 1850 travailleurs oeuvrant dans une usine de transmissions et de pièces de moteurs à Foshan (province de Guangdong) ont réussi à obtenir une augmentation salariale de rien de moins que 24%. Ils ont fait la grève du 17 mai au 31 mai pour ça.

 

Ce genre de chiffre - 24% - ferait rêver n'importe quel travailleur d'usine canadien. Mais ce pourcentage ronflant prouve tout simplement que 24% de presque rien égale pas grand-chose. Ces 24% représentent 55$ par mois et vont porter le salaire mensuel des travailleurs à 292,52$ par mois.

 

C'est moins que ce que leurs collègues canadiens et américains de Honda font en une journée d'ouvrage. On ne sait pas s'il y a des considérations d'ancienneté ni si les heures supplémentaires sont payées ou pas dans l'entente salariale entre Honda et ses travailleurs chinois.

 

La grève de deux semaines a fini par frapper là où ça fait mal, puisque Honda a été contrainte de fermer quatre usines en raison d'une pénurie de pièces causées par l'arrêt de travail. La production des transmissions manuelles a repris aujourd'hui (31 mai); ces transmissions sont destinées aux modèles Accord, Odyssey et Fit, essentiellement pour le marché chinois.

 

Honda a indiqué dans une déclaration faxée à Bloomberg que la majorité des grévistes ont accepté l'augmentation de 24 % et que les négociations se poursuivent avec certains autres qui ne sont pas satisfaits des offres qu'ils ont reçues.

 

Quand les ouvriers ont déposé leurs outils et quitté l'usine, le 17 mai, ils exigeaient des augmentations qui auraient porté leurs salaires mensuels à un chiffre situé dans une fourchette de 306$ et 383$.

 

Il fut un temps où les grèves étaient interdites en Chine. La grève est un signe que les constructeurs automobiles doivent s'attendre à y voir une hausse des coûts de la main d'oeuvre. Les syndicats et les travailleurs interviewés par Bloomberg signalent une recrudescence des arrêts de travail en Chine mais, selon le bureau de Pékin de l'Organisation mondiale du Travail, il n'existe pas de chiffres officiels quantifiant les journées de travail perdues en raison de grèves ou de lock-out en Chine.