Et c'est reparti! Avec la hausse de la devise canadienne face au dollar américain, de plus en plus de Canadiens traversent la frontière pour magasiner leur nouvelle voiture. Les irritants rencontrés en 2008 portant sur la certification canadienne de certains véhicules américains étant corrigés, moins d'obstacles se dressent maintenant devant l'importation d'un véhicule en provenance des États-Unis.

Les plus récentes statistiques de Transports Canada démontrent clairement la tendance.

 

Depuis le mois de novembre dernier, les achats d'automobiles outre frontière ont doublé. Durant le seul mois de mars, 14 292 véhicules automobiles ont été achetés aux États-Unis par des Canadiens, contre 7001 pour la même période l'an dernier.

 

Même si ces chiffres peuvent paraître éloquents, nous sommes encore bien loin du nombre record de voitures importées en 2007-2008, lorsque pour la première fois depuis fort longtemps, le huard avait atteint la parité avec la devise américaine.

 

 

Depuis deux ans, certains constructeurs automobiles ont ajusté à la baisse le prix de leurs véhicules vendus au Canada dans l'espoir de conserver leur clientèle de ce côté du 48e parallèle et de s'ajuster par rapport à la valeur du huard. C'est notamment le cas chez Volkswagen, Volvo, Lexus et Mercedes-Benz, mais l'écart reste tout de même important pour certains modèles et marques.

 

Peu importe les ajustements que les constructeurs peuvent faire et les rabais promotionnels offerts, le prix de détail suggéré par le constructeur sera toujours plus élevé ici que chez nos voisins du Sud, notamment à cause de l'importance du marché américain.

 

Selon les données du Registraire des véhicules importés (RVI), l'engouement des Canadiens pour l'acquisition d'un véhicule aux États-Unis a connu un pic entre les mois de juillet 2007 et juillet 2008 avec un sommet de 31 458 véhicules vendus en mai 2008 pour un total de 239 929 durant l'année, du jamais vu.

 

Économies substantielles

 

Ce qui était vrai il y a deux ans l'est encore aujourd'hui. Selon George Iny, de l'Association pour la protection des automobilistes (APA), des économies substantielles pouvant atteindre de 3000$ à 15 000$ peuvent être réalisées au moment d'un achat outre frontière. Cela dépend de la marque, du modèle et de l'équipement de la voiture convoitée.

 

Mais attention, l'exercice ne vaut pas la peine pour une automobile dont le prix est inférieur à 30 000$ au Canada, précise l'APA. L'économie réalisée serait alors annulée par les frais de douanes auxquels s'ajoutent la TPS et la TVQ, ainsi que par les frais que vous devrez débourser afin de rendre votre véhicule conforme aux normes canadiennes. Ces frais oscillent généralement entre 200$ et 1500$.

 

Brian J. McBride, concessionnaire Subaru et Chevrolet à Plattsburgh dans l'État de New York, a vendu 12 Subaru à des Québécois au cours du mois d'avril, alors qu'en 2009, il n'en avait vendu aucune. M. McBride est catégorique, une Subaru de modèle Outback ou Legacy se vend de 7000$ à 8000$ moins cher aux États-Unis qu'au Canada.

 

«Ce sont les modèles haut de gamme avec assises en cuir, toit ouvrant et système de navigation qui se vendent le mieux. La demande est telle pour ces modèles que j'éprouve des problèmes d'approvisionnement», a précisé le concessionnaire américain.

 

Mais ce ne sont pas tous les constructeurs qui permettent aux concessionnaires de vendre des véhicules à des étrangers. Le contraire serait plutôt vrai.

 

Par exemple, General Motors USA interdit toujours à ses concessionnaires de vendre des voitures neuves à des Canadiens. Chrysler, pour sa part, interdit non seulement la vente de ses produits aux non-résidants, mais annule des deux côtés de la frontière la garantie du véhicule le cas échéant.

 

Même son de cloche chez Toyota et Honda, qui interdisent à leurs concessionnaires de vendre un véhicule à un non-résidant.

 

Ford est actuellement le seul constructeur américain qui permet la vente de ses véhicules à des Canadiens et qui honore la garantie.