Les États-Unis sortent petit à petit de la crise, leurs consommateurs également. Conséquence, les automobilistes sont de plus en plus nombreux à tenter de transférer leur contrat de location pour en signer un autre apparemment plus avantageux. Au Canada, on observe une hausse de la demande de contrats transférables.

Portail électronique de transfert de bail le plus utilisé au sud de la frontière, LeaseTrader.com a enregistré depuis le début de l'année une augmentation des transferts de contrat de près de 15%.

Une importante liste d'attente pour des contrats de courte durée combinée à des prix attrayants pour de nouvelles locations ont facilité cette «migration».

 

LeaseTrader.com souligne qu'au lendemain de la crise du crédit, en 2008, les consommateurs américains n'ont pas signé les meilleurs contrats du genre. Avec de meilleures offres aujourd'hui de la part des constructeurs, qui tentent par ce moyen, entre autres, de remonter la pente, la tentation de changer de contrat est grande.

Les constructeurs offrent actuellement des contrats de location sans acompte et avec de faibles mensualités, fait remarquer le site internet. Selon celui-ci, Honda est le plus agressif dans le domaine, n'exigeant aucune garantie financière à proprement dit: pas d'acompte, pas de dépôt de sécurité, pas de premières mensualités, bref, rien à la signature.

«Toyota, Mazda et Hyundai offrent aussi actuellement des contrats de location aux paiements mensuels extrêmement bas», ajoute LeaseTrader.com.

Au Canada

LeaseTrader.com offre la même interface électronique pour le marché canadien, où le transfert de bail est également populaire et représente une démarche intéressante.

 

Référence en la matière au pays depuis 1990, le portail LeaseBusters.com observe pour sa part une augmentation de la demande de contrats transférables, liée entre autres à l'absence de location chez Chrysler et GM. «La hausse a touché tout le Canada. Les clients qui font des annonces ont des réponses plus rapides, il y a plus de demande que d'offre jusqu'à un certain point», indique Tom Liebmann, directeur général de LeaseBusters.com pour le Québec.

 

Rappelons qu'une personne qui souhaite rompre son contrat, alors qu'il reste par exemple 18 mois de location, peut le transférer à un autre consommateur, pourvu que ce dernier soit évidemment solvable. Cela permet d'éviter des frais de rupture de contrat onéreux. Pour l'acquéreur, qui cherche le plus souvent un contrat de courte durée, il n'y a pas de frais initiaux à la reprise du bail.

Selon le contrat de location, le coût -partagé ou non- d'un transfert de bail varie de 300$ à 1100$, dit Tom Liebmann. Habituellement, la personne qui cède son bail paie la totalité de ces frais. Celle-ci assume de plus 295$ (taxes non incluses) pour afficher son transfert de bail sur le site LeaseBusters.com pour une durée illimitée. Pour l'acquéreur potentiel, sa recherche ne lui coûte rien. Il récupère souvent - gratuitement, d'ailleurs -le kilométrage non utilisé. Généralement, les pneus d'hiver sont inclus dans le transfert.

 

En contrepartie, l'acquéreur doit faire attention aux frais inhérents à la troisième ou quatrième année du contrat. Il peut toujours faire inspecter le véhicule convoité par un service privé comme AutoSage Canada, que recommande l'Association pour la protection des automobilistes (APA).

«Celui qui cède le bail doit donner un cadeau. Il y a toujours un coût pour celui qui cède le bail. Pour l'acquéreur, il n'y a pas de risques, à condition qu'il reste sur le bail jusqu'au dernier jour», fait remarquer le président de l'APA, George Iny. Il souligne au passage qu'un bail signé entre 2005 et 2007 est moins cher qu'un bail signé aujourd'hui, car, à présent, les constructeurs veulent perdre moins d'argent au moment de la reprise d'un véhicule.