General Motors a fait un gros chèque à la banque russe Sberbank pour acheter la paix sur le lucratif marché russe. Mais on ne sait pas encore de combien.

«Sberbank et General Motors annoncent qu'ils ont résolu à des conditions mutuellement acceptables toutes les réclamations de compensation résultant de la décision de GM de ne pas vendre une part majoritaire d'Adam Opel GmbH», peut-on lire dans un communiqué de presse conjoint des deux sociétés.

 

Si vous avez suivi la faillite et la restructuration de GM, durant la période frénétique où la compagnie a failli mourir, vous vous souvenez sûrement de la décision de vendre la filiale allemande Opel au canadien Magna et à son allié financier russe, la banque Sberbank.

 

Cinq mois après que le président de GM de l'époque, Fritz Henderson, eut signé le contrat de vente, le conseil d'administration de GM a mis son véto sur la vente d'Opel au mois de novembre dernier (et congédié M. Henderson). Opel est toujours une filiale à 100% de GM.

 

Parfum de guerre froide

 

Mais un contrat est un contrat. Et Sberbank n'a pas aimé se faire larguer, surtout que le vire-capot de GM s'est fait dans une atmosphère de guerre froide et de méfiance mutuelle. Alors Sberbank a exigé d'être compensée et, de toute évidence, l'a été. «General Motors a versé de l'argent», a dit à l'agence de presse Reuters une source proche du dossier, qui a n'a pas dit combien ni révélé d'autres détails.

 

Rappelons que le président de Sberbank, German Gref, avait menacé de poursuivre GM en dommages et intérêts, en décembre dernier, si elle n'était pas dédommagée pour les frais encourus dans la tentative d'acheter Opel. Selon M. Graf, Sberbank avait rédigé 9000 pages de documents contractuels en vue de la transaction. Il avait ajouté que GM s'était retirée de la transaction deux jours avant la signature anticipée, sans fournir "d'explications essentielles", rappelait l'agence de presse russe RIA-Novosti aujourd'hui.

 

Magna avait aussi évoqué des poursuites, affirmant que sa part de la transaction avortée lui avait coûté 100 millions de dollars.

 

Sberbank est le plus important prêteur de Russie et, comme toutes les grandes entreprises de ce pays, a des liens étroit avec le Kremlin. L'État russe est le principal actionnaire de Sberbank.

 

GM n'a pas intérêt à se faire des ennemis sur le marché russe, où sa marque Chevrolet a fini le premier trimestre en tête des constructeurs étrangers actifs en Russie, et au deuxième rang toutes marques confondues, derrière AutoVAZ, le fabricant de la Lada. Vladimir Poutine, le chef d'État et premier ministre de Russie, avait mis son nez dans l'affaire, après l'annulation unilatérale du contrat par GM.

 

Le marché russe s'est dégonflé durant la crise financière, mais malgré une baisse des ventes de 30% par rapport durant les premières semaines de 2010, les ventes se sont beaucoup améliorées en mars.

 

Reuters rappelle que le marché automobile russe était sur le point de dépasser celui de l'Allemagne (principal marché national d'Europe) juste avant que la crise financière de 2009 n'ampute 50% des ventes, en comparaison de l'année précédente.

 

Sources : Reuters; RIA-Novosti; Sberbank.