Les Canadiens qui aiment la Mini vont avoir une (toute petite) chance d'acheter une des rares éditions spéciales «John Cooper Works - World Championship 50» actuellement en production pour marquer le 50e anniversaire de deux championnats de Formule 1 remportés par les voitures Cooper en 1959 et 1960.

Le Canada n'était pas sur la liste d'exportation originale, l'été dernier, quand MINI a présenté un prototype de la «WC50» - une version de luxe de la John Cooper Works - et indiqué que seulement 250 seraient assemblées. Mais, en fin de compte, une infime fraction des WC50 commémoratives assemblées à la main par la filiale anglaise de BMW seront parcimonieusement saupoudrées dans nos quelques arpents de neige.

 

«Oui, le Canada va recevoir un nombre très limité de JCW World Championship 50», a écrit le relationniste Rob Dexter en réponse à une question de La Presse Auto/Mon Volant. Il ajoute que l'allocation canadienne exacte n'est pas encore déterminée, mais qu'elle sera «considérablement inférieure à celle des États-Unis».

 

Or, les États-Unis en auront 50, et, s'il faut en croire la compagnie, il a fallu que les concessionnaires américains donnent quelques coups de poing sur la table. Quand MINI avait annoncé (l'été dernier) qu'il y aurait seulement 250 WC50, pas une seule n'était censée traverser l'Atlantique. L'annonce d'hier inverse cette étrange intention. Mais vraiment, c'est difficile à croire que MINI entendait réellement se priver de l'effet promotionnel de la WC50 sur l'important marché nord-américain.

 

Le communiqué de presse diffusé hier par BMW Group USA indique que les WC50 arriveront en concession vers la fin du printemps et que la production totale mondiale est maintenue à seulement 250 unités.

 

Jack Brabham et John Cooper ont le dos large

 

Comme tous les constructeurs automobiles, Mini n'a pas besoin d'un gros prétexte pour lancer des éditions commémoratives d'événements dont seuls les vieux fans se rappellent. MINI est parfaitement justifiée de souligner le demi-siècle de la marque, qu'elle fixe à l'été 2009, quand le modèle conçu par le designer Alec Issigonis, de British Motors Company, a commencé à être produit.

 

La compagnie étire un peu la sauce, toutefois, en liant la Mini au premier championnat de Formule 1 remporté en 1959 par l'écurie John Cooper, avec le pilote et mécanicien australien Jack Brabham au volant (ils allaient gagner encore l'année suivante).

 

L'exploit sportif souligné est réel (Jack Brabham et John Cooper étaient d'authentiques innovateurs, avec la Cooper-Climax avec moteur arrière et centre de gravité bas), mais le lien avec la Mini de 1959 est un peu tiré par les cheveux. Pour commencer, il n'y a aucun rapport entre la Cooper F1 que conduisait Brabham et la Mini de 1959. John Cooper n'a commencé à travailler sur la Mini que deux ou trois ans après le lancement. Il a exploité le potentiel de la Mini pour le rallye en gonflant sa puissance et en améliorant ses freins.

 

La Mini lancée en 1959 était une petite bagnole économique qui a eu des résultats pitoyables en rallye en 1960, puis en 1961, avant que Cooper ne s'en mêle.

 

Si MINI voulait vraiment célébrer un anniversaire impliquant John Cooper et la Mini (on vous gage n'importe quoi qu'elle le fera aussi), ce serait en janvier 2014 à l'occasion du cinquantenaire de la saison de rallye de 1964. C'est cette année-là que la Mini Cooper S a remporté son premier rallye de Monte-Carlo devant des voitures bien plus puissantes comme la Ford Falcon V8 et la Mercedes 300.

 



Photo Wikipedia

La Cooper TC51 de l'écurie Scuderia Centro Sud, l'une des monoplaces qui a permis à Cooper Cars de remporter le championnat des constrcuteurs de F1 de 1959.

En attendant la Fiat 500?

 

Mais tout ça est de bonne guerre. Ce sont des vendeurs d'autos, pas des historiens. Et ce faisant, MINI nous rappelle que le commerce automobile est un sport de contact où la meilleure défensive, c'est l'offensive. Tous ces «sparages» au sujet de la MINI WC50 sont peut-être une façon de protéger le marché de la petite sous-compacte, qui sera attaqué d'ici quelques mois par le lancement nord-américain de la Fiat 500, une autre évocation nostalgique des années 60.

 

Fiat a annoncé que le fer de lance de ce lancement sera axé sur la Fiat 500 Abarth. Cette version sport de la 500 a été créée durant les années 50 par le mécanicien Carlo Abarth et a, comme la MINI, une histoire très riche que le propriétaire actuel va utiliser à bon escient en marketing.

 

Différences purement esthétiques

 

Quelques mots, enfin, sur les attributs de cette «John Cooper Works World Championship 50» commémorative. Les publications spécialisées notent que, mécaniquement, elle est ni plus ni moins qu'un modèle John Cooper Works avec le moteur quatre-cylindres de 1,6 litres à turbocompression de 208 chevaux. La suspension est la même aussi.

 

La différence est purement esthétique, avec quelques options de luxe et la minutie d'assemblage qu'on attend d'une voiture dont la finition est faite à la main. Elle a l'attrayante couleur vert foncé typique des voitures de course anglaises (ça s'appelle «Connaught green», nous dit MINI), mais le toit est blanc. Elle a des roues d'acier poli de 17 pouces, des sièges de cuir noir et des phares au xénon.

 

Le prix canadien de la WC50 n'a pas encore été annoncé. Mais si on regarde les prix américains, on voit déjà que c'est une grosse prime à payer pour avoir cette édition spéciale, plutôt que la Mini John Cooper Works ordinaire. Le prix américain est de 39 600 $ US, plus tranport, préparation et taxes. C'est pas mal plus que les 28 800 $ US exigés pour une John Cooper Works ordinaire de base (que personne n'achète sans option, cependant). 

Au Canada, le prix de la John Cooper Works de base est de 36 600 $. 

À 40 000$ et plus, ce n'est pas donné, mais parions qu'aucun concessionnaire canadien ne restera pris avec.

 

Sources : BMW Group; New York Times; Wikipedia

Photo BMW

Tous ce tapage au sujet de la MINI WC50 sont peut-être une façon de protéger le marché de la petite sous-compacte, qui sera attaqué d'ici quelques mois par le lancement nord-américain de la Fiat 500.

Photo BMW

La différence entre la MINI John Cooper Works et sa livrée spéciale WC50 est purement esthétique, avec quelques options de luxe et la minutie d'assemblage qu'on attend d'une voiture dont la finition est faite à la main.