Les constructeurs automobiles passent leur temps à diffuser des annonces vantant de nouveaux gadgets de confort et de sécurité, mais c'est rare de voir un effort marketing qui se soucie de la sécurité des tueurs en série psychopathes, narcotrafiquants des Hells Angels, entrepreneurs de la mafia et autres prédateurs sous écrou qui roulent dans le panier à salade.

Pourtant, la ballade entre le pénitencier et le tribunal doit se faire dans les normes de sécurité routière, même si c'est Hannibal qui est assis dans la cage.

 

La filiale anglaise de General Motors, Vauxhall, vient de dévoiler un véhicule carcéral qui a été conçu en se préoccupant non seulement de la sécurité du conducteur et des gardiens, mais aussi de celle des détenus. En cas d'accident on ne veut pas que le prisonnier puisse s'enfuir, mais on ne veut pas qu'il se fasse mal non plus. Et on ne veut pas que la cellule s'arrache à ses fixations.

 

Devoir de diligence et responsabilité civile

 

«Les forces policières transportent des milliers de détenus chaque année et étaient, jusqu'à présent, tributaires des ateliers indépendants pour modifier les camions en cellules mobiles», note Vauxall. Avec les devoirs de diligence sans cesse croissants qui incombent aux pouvoirs publics, les corps de police sont responsables, en droit civil, de ce qui peut arriver aux détenus durant les déplacements. En langage clair, cela veut dire que même Hannibal ou un autre psychopathe pourraient poursuivre le gouvernement pour négligence et réclamer dommages et intérêts s'il était blessé en raison d'une modification mal conçue ou mal exécutée.

 



Et c'est là que Vauxhall a flairé une occasion d'affaires: «La préoccupation centrale de ces produits est leur résistance à l'impact; les forces énormes qui s'exercent lors des accidents peuvent rompre les points d'ancrage des structures et mettre en péril le conducteur, les passagers et les détenus.»

 

Vauxhall a donc fait des tests d'impacts dans un laboratoire, faisant subir à son panier à salade des accélérations subites puis en lui faisant subir des chocs pour vérifier la résistance du véhicule et du dispositif qui fixe la geôle au plancher. Désormais, Vauxhall offre elle-même le camion carcéral, fait sur sa chaîne de montage. Ce sont des contrats assez payants et la compagnie concurrencera ainsi les ateliers indépendants qui font ces conversions sur le marché secondaire.

 

«Nous avons évalué le risque encouru par tous les occupants, en cas d'accident, a dit dans un communiqué Dick Ellam, responsable des conversions de véhicules chez Vauxhall. D'abord, nous avons conçu une installation robuste empêchant toute intrusion de la cellule dans la zone directement devant, là où se trouve la banquette arrière (et où sont assis les gardiens). Ensuite, nous avons considéré les risques de blessures encourus par les occupants non attachés de la cellule, et nous avons disposé les sièges de façon à minimiser ce risque.»

 

C'est ainsi que Hannibal est assis face à la porte arrière du véhicule, adossé à la cloison, bien en sécurité.

 

Sachant cela, nous pouvons tous mieux dormir ce soir.

 

Source: Vauxhall

Photo Vauxhall

«Nous avons considéré les risques de blessures encourus par les occupants non attachés de la cellule, et nous avons disposé les sièges de façon à minimiser ce risque», a dit dans un communiqué Dick Ellam, responsable des conversions de véhicules chez Vauxhall.