Certaines Nanos vendues en Inde semblent avoir un défaut assez agaçant: quatre d'entre elles ont pris feu spontanément. La dernière à s'allumer toute seule a été totalement rasée par l'incendie.

Le quotidien One India rapporte le cas d'un propriétaire malchanceux d'une Nano flambant neuve, qui venait à peine de sortir de chez le concessionnaire Concorde Motors, au centre-ville de Bombay. La voiture portait encore la guirlande de fleurs que les concessionnaires indiens ont coutume de mettre sur la voiture quand le propriétaire part avec.Quarante cinq minutes après avoir pris possession de sa Nano couleur argent climatisée et équipée de la servo-direction, M. Satish Sawant, était debout sur le trottoir et regardait son achat brûler sous ses yeux. Plusieurs médias indiens rapportent qu'il a réussi à sortir son fils de cinq ans et à s'extraire lui-même de la voiture avant que cette dernière ait l'air d'un bûcher funéraire, sur le bord de la route.

«Je n'ai pas la moindre idée de ce qui s'est passé», a dit à One India M. Sawant, qui est soit agent d'assurances ou ingénieur informaticien (cela dépend du site internet indien que vous consultez). «Un motocycliste s'est avancé à côté de nous pendant qu'on roulait et m'a dit que l'auto était en feu. Le moteur était derrière moi et je ne m'étais pas rendu compte qu'il flambait.»

One India rapporte un détail dépaysant, qui montre que les critères pour vendre une auto ne sont pas les mêmes partout: «comme M. Sawant ne sait pas conduire, le concessionnaire avait mis un chauffeur à sa disposition pour le ramener chez lui en toute sécurité.» Le journal ne dit pas comment s'en est tiré le chauffeur et n'explique pas, non plus, ce que M. Sawant avait l'intention de faire avec une auto qu'il ne sait pas conduire.

Plus question d'acheter une auto

Tout cela est devenu hors de propos maintenant, car Mme Sawant ne veut plus entendre parler d'une auto depuis l'incendie. M. Sawant a dit à l'agence Associated Press qu'il n'est aucunement intéressé par l'autre Nano flambant neuve que Tata Motors lui a offerte en remplacement de celle qui s'est carbonisée sous ses yeux. « Maintenant, ma femme ne veut plus d'aucune auto. Elle ne veut même pas d'une Mercedes », a dit M. Sawant, qui veut être remboursé.

Le site spécialisé Indianautoblog.com dit n'être aucunement surpris des problèmes de la Nano, la «voiture la moins chère au monde» : le titre de son article est : «Est-ce qu'on devrait même réagir?»

Contrairement aux trois autres cas précédents de combustion spontanée, la Nano de M. Sawant a pris feu alors que la voiture roulait. Les trois autres cas se sont produits peu après que les Nano aient été stationnées. Des médias indiens rapportent que les trois incendies précédents auraient tous pris naissance près du volant, et non pas près du moteur, comme cela semble être le cas lors du plus récent incident.

Le site internet Indiaserver.com s'interroge sur la sécurité des Nano et se demande si Tata Motors ne sera pas le prochain constructeur automobile à vivre une crise de rappels, comme Toyota. En toute objectivité, ce serait un rappel moins important et compliqué que de rappeler 8,5 millions de Toyota: en attendant l'ouverture prochaine d'une usine neuve, la production de Nano est limitée et Tata en a vendu seulement 30 000 jusqu'à présent.

Les médias indiens font remarquer que le moteur des la Nano est assez loin vers l'arrière de la voiture et se demandent s'il n'y a pas un défaut qui gêne le système de refroidissement.

Tata nie



Tata a indiqué qu'il n'y aura pas de rappel et qu'il n'y a «ni défaut de conception ni lacune». La compagnie estime que les trois cas précédents de Nano étaient des courts-circuits et note que deux des trois voitures sont déjà réparées. Le quotidien d'affaires Hindu Business Line, cite des représentants de Tata selon qui deux des cas étaient «des cas de fumée, pas de feu».

Comme cette distinction n'est peut-être pas rassurante pour ses clients, Tata envisage quand même d'ordonner une «vérification préventive» des 7500 Nano qui sont sorties de l'usine après celle qui a pris feu la première, en février dans la ville d'Ahmedabad.

À ce sujet, le site Indianautosblog.com rapporte que le propriétaire de la première Nano qui a pris feu a exigé une Mercedes-Benz

en remplacement de sa voiture, qui a seulement été endommagée par le feu, et non détruite.

Pour ce qui de la voiture de M. Sawant, qui est une perte totale, Tata dit qu'il s'agit d'«un cas unique» et que l'épave est actuellement examinée pour déterminer ce qui s'est passé.

Ces problèmes n'aident pas Tata: la télévision indienne a interviewé Sunil Kumar Panwanda, de Delhi, qui avait acheté à sa fille une des Nano qui ont pris feu avant celle de M. Sawant. La sienne a pris feu mardi de la semaine dernière, chez lui, trois heures après que sa fille l'eut stationnée: «J'ai acheté cette auto pour mes enfants, mais maintenant ils sont terrifiés à l'idée de la conduire, a dit M. Panwanda. Je veux que la compagnie me rembourse et reprenne l'auto.»

Tata a l'intention de lancer des versions européennes et nord-américaines de la Nano, mais aucune date n'a encore été fixée.