Les dirigeants de Toyota Canada ont convenu hier qu'ils auraient dû prévenir plus tôt leurs clients et les autorités canadiennes que certains véhicules éprouvaient des problèmes liés à l'accélération.

Devant le comité des transports des Communes, ces mêmes dirigeants ont indiqué que Toyota Canada a reçu les premières plaintes de consommateurs à la fin d'octobre 2009, mais que l'entreprise n'a lancé un rappel que le 21 janvier dernier, soit quatre mois plus tard.En outre, l'entreprise a demandé à ses fournisseurs de modifier la pédale d'accélérateur après avoir reçu des plaintes avant même d'aviser Transports Canada qu'elle avait constaté des problèmes liés à l'accélération.

Mais les dirigeants de Toyota ont aussi affirmé qu'une disposition de la loi actuelle sur le transport n'obligeait l'entreprise à informer systématiquement Transports Canada des plaintes qu'elle reçoit.

«Avec le recul, nous aurions dû avertir (les autorités et les clients) plus tôt», a convenu hier Stephen Beatty, directeur gestionnaire principal de Toyota Canada.

Cet aveu a fait bondir de colère les députés, en particulier le député bloquiste Mario Laframboise. «Quatre mois avant qu'on arrive avec un rappel, c'est trop long pour la sécurité de la population. La technologie évolue tellement vite que nous avons besoin que toutes les plaintes soient déclarées rapidement à Transports Canada. (...) Je comprends que votre entreprise va tout faire pour que cela ne se reproduise pas. Mais si jamais cela devait de nouveau arriver, il ne faut plus que cela prenne quatre mois», a martelé M. Laframboise.

«Vous avez déjà un problème sérieux de sécurité. Vous êtes déjà en train de discuter avec vos fournisseurs de modifications à la pédale d'accélérateur qui est défectueuse et personne n'a jugé bon d'informer Transports Canada avant le rappel émis le 21 janvier. (...) Tout cela se passait et vous ne l'avez dit à personne», a lancé le député conservateur d'Essex, Jeff Watson, qui a déjà travaillé dans l'industrie de l'automobile.

Aux députés qui critiquaient la lenteur de Toyota à alerter les autorités canadiennes, notamment le ministère des Transports, le président-directeur général de Toyota Canada, Yoichi Tomihara, a affirmé que les ingénieurs de Toyota devaient examiner le bien-fondé des plaintes avant de pouvoir déterminer s'il s'agit bel et bien d'un défaut de fabrication.

«Nous avons l'obligation d'analyser et d'enquêter afin de voir si la plainte est liée à un défaut de fabrication ou non. Et une fois que nous avons établi que c'est un défaut, nous devons tout de suite faire rapport à Transports Canada», a-t-il affirmé.

Yoichi Tomihara a répondu aux vives critiques des députés en affirmant que les ingénieurs de Toyota doivent d'abord examiner le bien-fondé des plaintes avant de pouvoir déterminer s'il s'agit bel et bien d'un défaut de fabrication.

«Nous avons l'obligation d'analyser et d'enquêter afin de voir si la plainte est liée à un défaut de fabrication ou non. Et une fois que nous avons établi que c'est un défaut, nous devons tout de suite faire rapport à Transports Canada», a-t-il affirmé.

En tout, le numéro mondial de l'industrie automobile a rappelé 8,5 millions de voitures en circulation en Amérique du Nord, en Europe et en Asie en raison de divers problèmes, dont des pédales d'accélérateur et des freins défectueux. Au Canada, 270 000 voitures ont fait l'objet d'un rappel. D'emblée, le PDG de Toyota Canada, Yoichi Tomihara, a présenté ses excuses aux Canadiens pour «l'anxiété et les inconvénients» que cette situation a causés.

Il a aussi affirmé que les correctifs nécessaires ont été apportés à la fabrication des pédales d'accélérateur et de freins et que les véhicules construits par Toyota continuent «d'être parmi les véhicules les plus sécuritaires et de la plus haute qualité au monde».