Toyota a affirmé lundi que l'accélération incontrôlée d'une Prius le 8 mars, telle que décrite par son conducteur, était «incohérente» avec les résultats préliminaires de l'enquête menée par ses équipes sur le véhicule.

«Même si notre enquête n'est pas terminée, Toyota estime qu'il existe de sérieuses incohérences entre la description des événements du 8 mars et les résultats de l'enquête, a déclaré Mike Michels, porte-parole de Toyota, lors d'une conférence de presse à San Diego. Le système de sécurité fonctionnait comme il se doit et aurait dû arrêter facilement le véhicule.»

 

James Sikes, 61 ans, avait affirmé que la pédale d'accélérateur de sa Prius était restée bloquée alors qu'il roulait sur une autoroute près de San Diego, et que le véhicule avait atteint, de façon incontrôlée, une vitesse de plus de 145 km/h. Il avait également assuré avoir appuyé en même temps sur la pédale de frein, sans que rien ne se passe.

 

Toyota a précisé qu'un système de sécurité embarqué sur les Prius peut permettre de couper le moteur du véhicule en appuyant simultanément sur les deux pédales. «Le système a été testé en conditions de conduite et s'est avéré fonctionner normalement, indiquant que si la pédale d'accélérateur avait été bloquée, appuyer sur la pédale de frein aurait dû réduire énormément la puissance» du véhicule, a précisé M. Michels.

 

Le porte-parole du constructeur japonais, confronté à une grave crise depuis l'automne avec le rappel de près de 9 millions de véhicules défectueux dans le monde, a également mis en cause la couverture médiatique de l'incident. «Dire que l'incident a été couvert de façon sensationnaliste est un euphémisme. Tirer des conclusions à la va-vite est dangereux et les enquêtes devraient pouvoir suivre leur cours», a-t-il dit, ajoutant que «depuis l'annonce des rappels de (véhicules), les plaintes pour des accélérations incontrôlées s'étaient inexplicablement multipliées».

 

Lundi matin, l'agence de la sécurité routière américaine (NHTSA), qui enquêtait elle aussi sur le véhicule, a indiqué qu'elle n'avait «rien trouvé» qui puisse «expliquer» l'incident rapporté par James Sikes.

 

Par la voix de son avocat John Gomez, l'automobiliste, qui n'a pas l'intention de porter plainte contre Toyota, a maintenu sa version des faits. «Il n'essaie pas de faire fortune ou de devenir célèbre. Il veut juste savoir ce qui s'est passé», a déclaré M. Gomez au Los Angeles Times.