Deux demandes en recours collectif des propriétaires, conducteurs et passagers de véhicules Toyota munis d'une pédale d'accélérateur pouvant se coincer ont été lancées au Canada, ont annoncé lundi les avocats représentant les plaignants.

La première plainte, déposée auprès de la Cour supérieure de l'Ontario, a pour but d'obtenir réparation pour les pertes et blessures consécutives à l'acquisition ou à l'utilisation de plusieurs types de véhicules Toyota. Elle vise tant les branches américaines et canadiennes du constructeur japonais que le fabricant du système d'accélération, la société américaine CTS et ses filiales canadiennes.

Selon cette plainte citée par le cabinet Rochon Genova, Toyota et CTS «connaissaient ou auraient dû connaître» les défauts de conception du système électronique de contrôle de l'accélération, appelé ETCS-i et utilisé dans des véhicules Toyota depuis 2001.

Ces défauts, affirment les avocats, et «l'absence de dispositifs de sécurité utilisés par d'autres constructeurs automobiles» ont abouti à des cas, selon des informations recueillies à travers l'Amérique du Nord, d'accélérations incontrôlées, de collisions, y compris collisions débouchant sur des blessures graves ou des décès de conducteurs et de passagers.

Selon l'avocat Joel Rochon, il s'agit «d'un problème complexe s'étendant sur plusieurs années et concernant de nombreux modèles».

«Nous sommes préoccupés par le fait, poursuit-il dans un communiqué, que l'annonce récente (par Toyota) d'un 'remède' semble ne pas concerner les systèmes ETCS-i eux-mêmes, ni l'absence de systèmes de sécurité qui permettrait au conducteur de reprendre le contrôle de son véhicule en cas d'accélération non voulue».

La deuxième plainte est préparée par le cabinet Merchant Law Group dont le siège se trouve en Saskatchewan. L'avocat Tony Merchant y affirme que les véhicules Toyota équipés du système de contrôle électronique de l'accélérateur peuvent accélérer soudain sans intervention et contre l'intention du conducteur et que la pédale d'accélérateur peut rester bloquée en position basse.

Dans un communiqué, il appelle tous les propriétaires ou conducteurs de Toyota à contacter ses bureaux à travers le Canada.

Ces accusations n'ont pas encore été prouvées devant un tribunal et le patron de la division américaine du groupe, Jim Lentz, a assuré lundi sur la chaîne américaine CNBC que le problème sur la pédale d'accélération des véhicules récemment rappelés était un «problème mécanique», et pas électronique.

Le constructeur japonais a annoncé lundi matin la mise en place en Amérique du Nord «dès cette semaine» d'une solution réglant le problème sur les voitures rappelées, assurant par la même occasion avoir développé une «solution efficace» pour résoudre le problème lors de la production des véhicules.

Le géant japonais Toyota Motor a annoncé la semaine dernière le rappel de près de 4,5 millions de véhicules dans le monde, dont 270 000 au Canada. La production de huit de ses modèles les plus vendus qui a été suspendue doit reprendre le 8 février prochain, a indiqué M. Lentz.