Avec la popularité grandissante des multisegments compacts de luxe allemands en Amérique du Nord, tels l'Audi Q5, le BMW X3, le Mercedes-Benz GLK et le Volkswagen Tiguan (on pourrait aussi inclure le suédois XC60 de Volvo), peut-on s'attendre à l'arrivée dans cette catégorie de véhicules motorisés au diesel?

Dans ses versions européennes, le Q5 dispose de trois moteurs TDI: deux 4 cylindres de 2 litres et un V6 de 3 litres. Le X3 offre pas moins de quatre configurations de moteurs diesel: deux 4 cylindres de 2 litres et deux V6 de 3 litres. Le Mercedes GLK a dans ses cartons deux moteurs CDI: un 4 cylindres de 2,2 litres et un V6 de 3 litres CDI. Quant au Tiguan, il n'est pas en reste avec deux moteurs 4 cylindres TDI de 2 litres. Pour sa part, le XC60 propose trois différentes versions de son moteur diesel à 5 cylindres de 2,4 litres.

 

Chez nous, à l'exception des X3 et XC60, et des deux véhicules de notre match du mois, les Cadillac SRX et Lexus RX, tous les autres véhicules de cette catégorie doivent se contenter d'un seul type de moteur.

 

Alors que le RX fait cavalier seul en offrant un moteur hybride essence/électricité dans sa version 450h, on pourrait bien penser que le Q5, le futur X3, le GLK ou le Tiguan pourrait se convertir au diesel dans un avenir rapproché. Après tout, les quatre marques allemandes n'ont-elles pas tenté le tout pour le tout en dévoilant des moteurs turbodiesel dans les Audi Q7 TDI, BMW X535d xDrive, Mercedes ML350 BlueTEC et Volkswagen Touareg TDI? Par ailleurs, si le XC60 échappe aux griffes de Ford, le coup d'éclat pourrait bien venir de son nouvel acquéreur chinois qui serait tenté d'émoustiller sa clientèle nord-américaine...

 

Deux carburants, deux mondes

 

Alors que les moteurs fonctionnant au diesel sont présents dans près de 70% des véhicules vendus en Europe, toutes les raisons, bonnes ou mauvaises, sont invoquées pour expliquer leur absence sur notre continent. Si certains opposants fulminent encore, à tort, en raison de l'odeur et de la fumée noire qui se dégagent des tuyaux d'échappement, d'autres, mieux informés, invoquent le fait que de faibles quantités de carburant diesel seulement peuvent être produites (à cause la technologie employée) par les raffineries nord-américaines.

 

Par ailleurs, il ne faut pas négliger le fait que les stations-service offrant du diesel aux États-Unis ne sont pas légion. Certes, les sorties d'autoroute en regorgent, mais ce n'est pas nécessairement le cas en milieu urbain. Vous avez des doutes? Il faut essayer de trouver du diesel dans le centre-ville de New York pour comprendre tous les investissements en infrastructures qu'exigerait une percée des véhicules diesel à court ou moyen terme aux États-Unis. Ce qui aurait nécessairement des répercussions sur les prix à la pompe.

 

Bref, il faudra peut-être faire notre deuil des moteurs diesel. Par contre, si un constructeur décide de faire le saut, sans doute que les unités seront distribuées au compte-gouttes et que ces modèles serviront à établir la réputation de la marque. Un peu comme les modèles hybrides ont servi et servent encore la cause de certains constructeurs.