S'il fallait choisir la marque la plus dissemblable du vaste monde de l'automobile, la petite firme néerlandaise Spyker, par son unicité, serait fort certainement une candidate idéale pour endosser ce titre. Projetée au centre de l'actualité par l'interminable saga autour de la vente de la Suédoise Saab par son parrain General Motors, Spyker n'est pas un nom très familier, même auprès de ceux pour qui l'automobile est une véritable religion. Pourtant, la marque possède une riche histoire où se mêlent aéronautique et automobile, deux branches qui font également partie de l'arbre généalogique de Saab.

Il faut remonter à la fin des années 1800 et au début du siècle dernier pour retrouver les antécédents de Spyker dont le nom est d'abord apparu sur des voitures d'apparat construites sur commande pour des clients aisés. Celles çi étaient très performantes pour l'époque et furent à l'origine de nombreux records de vitesse.

La marque s'est lentement effacée par la suite avant de refaire surface juste avant la Première Guerre mondiale, cette fois dans le monde de l'aviation militaire avec des avions de combat portant l'emblème d'une hélice jumelée à une roue à rayons. Ce logo et le nom de Spyker ont été ressuscités en l'an 2000 par une petite firme des Pays-Bas qui commercialise depuis ce temps des voitures de sport inédites où le modernisme côtoie la note rétro de façon on ne peut plus spectaculaire.

Les férus de course automobile se souviendront probablement du bref passage de Spyker en 2007 dans les Grands Prix de Formule 1. L'écurie qui n'avait pas les moyens de ses ambitions n'a jamais été compétitive et a vite plié bagages.

À l'heure actuelle, Spyker produit quelques centaines de voitures annuellement, des coupés et des roadsters qui se distinguent par leur anticonformisme.

Si la mécanique est sans surprise (on utilise des moteurs V8 Audi de 4,2 litres), les carrosseries épousent un design qui ne s'apparente à aucun autre. Vendues à des prix comparables à ceux d'une Ferrari ou d'une Aston Martin, les Spyker ne sont pas encore offertes au Canada bien que des séances d'essai aient eu lieu l'automne dernier dans la région de Calgary. En lorgnant l'acquisition de Saab, la marque hollandaise semble voir grand, mais il y a loin du rêve à la réalité.