La question d'une aide financière de l'Allemagne au constructeur automobile américain General Motors pour la restructuration de sa filiale européenne Opel divise profondément la classe politique allemande, les États régionaux critiquant la position de Berlin.

«Il est grand temps que le ministre fédéral de l'Économie prenne conscience de sa responsabilité», déclare dans les colonnes du Handelsblatt de lundi Christine Lieberknecht, chef de gouvernement de Thuringe, État du centre de l'Allemagne qui abrite un site de production d'Opel.

Les quatre États régionaux allemands où est implanté Opel sont prêts à tout pour sauvegarder le maximum d'emplois chez eux, quitte à mettre la main à la poche. Le ministre fédéral de l'Économie libéral Rainer Brüderle s'est pour l'instant montré très réservé sur cette question, tout comme la chancelière Angela Merkel.

M. Brüderle a déclaré au Handelsblatt que certes «nous examinerons toute demande de GM d'après les mêmes critères que toute autre demande», mais il a ajouté: «je suis curieux de voir quels arguments GM va avancer pour demander des aides». Selon lui, la situation financière de l'Américain s'est manifestement améliorée, et une aide n'est pas justifiée.

Berlin avait promis une aide financière à Magna, repreneur désigné d'Opel qui avait les faveurs de l'Allemagne. La décision surprise de GM de conserver sa filiale a profondément irrité le gouvernement allemand.

GM envisage la suppression de plus de 5000 postes chez Opel en Allemagne, soit 20% des effectifs, mais veut garder les quatre usines.