Il sera bientôt révolu le temps où le policier qui vous donnait une contravention sortait d'une Ford Crown Victoria. D'ici quelques années, les conducteurs au pied pesant feront connaissance avec la silhouette de la Holden Commodore dans leur rétroviseur.

General Motors vient de confirmer qu'elle négocie avec plusieurs corps policiers nord-américains pour leur vendre une version policière de cette berline australienne propulsée par les roues arrière. Holden est la filiale australienne de GM.

Lors d'une entrevue récente avec le quotidien Sydney Morning Herald, lors du Salon de l'auto de Francfort, le président de GM, Fritz Henderson a confirmé les rumeurs, ajoutant que les ententes à venir pourraient impliquer des dizaines de milliers de voitures par année.

«On travaille sur une version policière (de la Commodore). On pense que ça va marcher, on est pas mal optimistes», a-t-il dit au journal de Sydney, la plus grande ville d'Australie.

Le quotidien australien rapporte même que la Gendarmerie Royale du Canada compte parmi les corps policiers intéressés à acquérir des Commodore.

GM a déjà eu une part considérable du marché des voitures de police avec la Chevrolet Caprice. Mais quand elle a cessé de produire cette berline également très appréciée des chauffeurs de taxis, sa remplaçante désignée, la Chevrolet Impala, n'a pas eu autant de succès.

Ford a occupé une bonne part de ce marché avec sa Crown Victoria (assemblée en Ontario), en vendant jusqu'à 65 000 par année aux corps policiers.

La Crown Victoria à la retraite

Mais GM a une occasion de revenir avec la Commodore à un moment propice, puisque Ford a récemment annoncé son intention de cesser de produire la Crown Victoria, dont la conception remonte à la fin des années 90. Ford a cependant l'intention de fabriquer une version renforcée d'un de ses modèles existants, à l'intention du marché policier, probablement la Taurus.

Outre la Crown Victoria et l'Impala, la Dodge Charger s'est taillé une certaine part de marché auprès des policiers.

Pour en revenir à la Commodore, rappelons qu'elle a brièvement été importée en Amérique du Nord sous le nom de Pontiac G8. Mais cet arrangement a coulé à pic avec la restructuration post-faillite de GM et l'élimination de la marque Pontiac au grand complet.

La G8 est surtout célèbre pour avoir suscité des contradictions publiques très divertissantes au faîte de la pyramide hiérarchique de GM, le printemps dernier, entre le président Fritz Henderson et son volubile en enthousiaste vice-président Bob Lutz.

Lutz militait publiquement pour que la Commodore soit renommée Chevrolet Caprice et continue d'être vendue au grand public. Henderson a dit que son seul intérêt pour la bagnole était le marché des corps policiers.

Un porte-parole de Holden a indiqué au Morning Herald que les négociations sont un rebondissement intéressant pour la Commodore, après la fin de sa brève existence nord-américaine en tant que Pontiac G8: «Quand le contrat avec Pontiac est mort, on s'est dit que c'était vraiment dommage, parce que c'est une super auto. Mais on comprenait les raisons», a dit Scott Whiffin. «Alors on s'est dit qu'on allait se relever et chercher d'autres débouchés. Et c'est ce qu'on fait depuis l'annonce concernant la fin de la G8.»

Source: Sydney Morning Herald; Detroit Free Press