Le prétendant chinois qui voulait racheter à GM sa filiale européenne déficitaire Opel/Vauxhall a été écarté. Beijing Automotive Industry Corp. a indiqué que son offre pour Opel avait échoué pour des raisons de propriété intellectuelle.

Beijing Auto avait l'intention de racheter Opel et de la rationnaliser en Europe, mais le coeur de son projet était un immense transfert technologique du savoir-faire d'Opel en direction de ses usines en Chine. Or, GM travaille très fort le développement du marché chinois et n'avait aucune envie de vois sa propre technologie européenne se retrouver dans les voitures d'un concurrent en Chine.GM, qui a continué à faire de l'argent en Chine durant toutes ses difficultés récentes, considère ce marché comme le plus prometteur au monde.

«Malheureusement, les deux parties ont été incapables de trouver un terrain d'entente au sujet de la propriété intellectuelle», a indiqué par écrit Beijing Auto.

Les entreprises chinoises, qui apprennent vite les technologies de production, sont aujourd'hui fascinées par les marques et par les moyens marketing utilisés pour construit la notoriété et la réputation internationales d'une marque.

Ainsi, un autre fabricant d'autos chinois est actuellement en négociation finale avec Ford pour acheter Volvo, la filiale suédoise de Ford. L'idée d'acheter une marque réputée a une valeur considérable en soi.

Dans ce contexte, GM n'était sûrement pas entichée de l'idée de voir des voitures de marque Opel apparaître en Chine.

Opel est déficitaire depuis peu, mais la réputation technologique de ses voitures conçues en Allemagne demeure excellente. Beijing Auto avait l'intention de transformer Opel en marque mondiale et de cibler les marchés d'Asie et d'Amérique Latine, une autre région du monde où GM a une forte présence et du succès commercial.

Magna et RHJ encore en lice

GM étudie encore les deux offres restantes pour Opel. Le grand sous-traitant automobile canadien Magna International ainsi que RHJ International, un fonds d'investissement de Belgique, sont sur la liste finale.

Fait intéressant, la pierre d'achoppement entre GM et Magna est aussi la propriété intellectuelle des technologies d'Opel. Comme sous-traitant, Magna fait affaire avec GM et la plupart de ses concurrents, dans plusieurs régions du monde.

Là encore, GM veut éviter que de voir ses technologies se retrouver dans les voitures de concurrents, via des leurs contrats de sous-traitance avec Magna.

GM semble avoir une préférence pour l'offre de RHJ International, mais le gouvernement et les syndicats allemands ont clairement une préférence pour Magna.

Beijing Auto avait fait une offre de 660 millions d'euros (un milliard de dollars canadiens) pour un peu plus de la moitié des actions d'Opel/Vauxhall.

La firme chinoise assemble actuellement des Mercedes-Benz et des Hyundai Accent en Chine, dans deux co-entreprises avec l'allemand Daimler AG et le sud-coréen Hyundai Motor.

Sources: Reuters, Automotive News, Les Échos