La voirie du Michigan coupe dans les coupes. Pour économiser 30 millions de billets verts l'administration des autoroutes du Michigan a décidé de couper dans ses dépenses en coupant moins souvent le gazon et l'herbe qui pousse le long des routes.

C'est la plus récente mesure d'austérité de l'État du Michigan, rapporte le quotidien Detroit News.

La mesure serait appréciée des cols bleus de certaines de nos municipalités : en effet, elle implique que les employés du ministère des Transports du Michigan en fassent beaucoup moins.

Ce ministère a 300 millions de dollars par année pour entretenir 9600 milles d'autoroutes et 4400 ponts, ce qui inclut tondre le gazon qui sépare et longe les voies d'autoroutes. Quiconque a roulé aux États-Unis sait que la tonte et l'entretien de la végétation le long des autoroutes est une manucure presque maniaque. Mais cette verdure bien mise coûte beaucoup de billets verts.

«L'économie du Michigan est épouvantable, et en plus, on a eu deux hivers difficiles de suite», a dit au Detroit News le porte-parole du ministère des Transports, Bill Shreck. «Je pense qu'on a dépassé le budget de déneigement de 30 millions, alors notre budget d'été est plus serré. On va se concentrer sur les enjeux de sécurité, comme émonder les arbres et tondre l'herbe pour assurer la visibilité à distance. Mais on ne tondra pas juste pour l'esthétique.»

Dans les courbes, l'herbe sera tondue une ou deux fois par été, au lieu de deux ou trois fois. Par contre, le gazon qui sépare les voies et qui longe les routes sera coupé seulement cinq fois, plutôt que 10 fois par été, comme dans le passé.

Et le nettoyage des autoroutes sera beaucoup moins strict qu'avant.

Ce gazon long comme les cheveux des hippies des années 60 ne plait pas à tout le monde. Ainsi, Suzi Padilla, qui vit à Grosse Pointe, roule beaucoup sur l'Interstate 94. Elle conprend qu'il faut couper dans les coupes, mais elle n'aime pas le résultat.

«Ça m'agace, parce que ça fait mal paraître notre ville», a-t-elle déclaré au Detroit News. Quand les gens arrivent de l'aéroport, la route est crée leur première impression. L'apparrence est terrible. Il y a probablement beaucoup de déchets dans l'herbe haute, alors quand ils vont la couper, toutes ces ordures vont être visibles.»

Même chose pour Nancy Kalef : elle trouve que les approches de Detroit avaient l'air négligé durant les éliminatoires de la Coupe Stanley, qui ont amené beaucoup de visiteurs en ville. «Detroit ne devrait pas avoir l'air de ça.»

Les écologistes sont contents

Mais les écologistes trouvent que les compressions budgétaires vont ramener un peu de raison dans l'entretien des bords de route : «Laisser la nature reprendre sa place le long des routes est bien meilleur pour les petits animaux, les oiseaux et les abeilles, et personnellement, je trouve que c'est plus beau, même si ce n'est pas intentionnel», a dit au quotidien de Detroit Heidi Coates, qui oeuvre pour un organisme qui promeut l'horticulture urbaine.

«Ici, au Michigan, on aime nos pelouses parfaites, mais il n'y a pas de raison pour que les bords de route et les talus aient l'air de greens de golf. On devrait planter des fleurs sauvages et des plantes qui poussent naturellement dans la prairie.»

À long terme, cela ferait épargner en frais d'entretien et la végétation le long des autoroutes serait plus naturelle et soutenable, dit-elle.

Plusieurs autres États américains ont décidé de tondre leur budget de tondeuse le long des routes, dont le New Hampshire, le Delaware, le Kentucky, le Maryland et la Pennsylvanie.

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